Huguette Tiegna, députée du Lot et présidente du groupe d’études « France Burundi Rwanda » à l’Assemblée nationale, fait partie de la délégation conduite par Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France, en déplacement au Rwanda.
30 ans après le génocide !
«
Après avoir rencontré l’ambassadeur du Rwanda en France, je me rends à la capitale Kigali, pour assister aux commémorations de ce génocide » déclare Huguette Tiegna, en quittant le Lot.
Ce dimanche 7 avril 2024 marque en effet le 30
e anniversaire du début du génocide des Tutsis, où 100 jours durant, plus de 800 000 personnes – environ 75% de l’ethnie tutsie vivant au Rwanda – furent sauvagement massacrées. Le Rwanda basculait dans l’horreur du génocide.
En même temps ont lieu plusieurs cérémonies en France, dont une à l’ambassade du Rwanda à Paris, ce 7 avril. La députée du Lot évoque ce sujet, non sans émotion. Elle poursuit : «
Les questions liées à la mémoire ne sont jamais simples et il faut faire preuve d’humilité et de courage pour reconnaître ses responsabilités au nom de la France, c’est ce que fait le Président de la République. »
« Une part de responsabilité de la France »
En 2021, une commission d’historiens remettait à Emmanuel Macron un rapport qui concluait à «
un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes » de Paris. Le Président français s’était alors rendu à Kigali, au mémorial du génocide en reconnaissant : «
un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda ».
«
Cette reconnaissance d’une part de responsabilité de la France dans cette tragédie permet d’apaiser les mémoires et de poursuivre une coopération pour le développement du pays où la France investit », ajoute la députée.
Après les cérémonies officielles prévues à Kigali, Huguette Tiegna participera à une marche pour la réconciliation. Le lundi 8 avril, avant son retour en France, elle rencontrera les députés homologues rwandais, membres du groupe d’amitié avec la France.
« Je rends visite à des frères et sœurs »
En tant qu’Africaine d’origine, que vous inspire ce temps mémoriel au Rwanda ?
J’appréhende ce moment de grande émotion, à me retrouver devant le mémorial du génocide à Kigali, rappelant l’extermination de 800 000 personnes. Je sais aussi que le continent africain est marqué par des moments historiques douloureux, même si le génocide du Rwanda reste le plus incompréhensible et le plus inhumain qu’a connu l’Afrique subsaharienne. Je rends visite à des frères et sœurs à qui je viens apporter un témoignage d’amitié. Mon rôle c’est de raviver une amitié entre les deux pays, en travaillant sur des sujets allant de la mémoire jusqu’au développement durable. Je peux aussi apporter une contribution sur un certain nombre de sujets à caractère scientifique si mes homologues rwandais le souhaitent.