Fiche du document numéro 29226

Num
29226
Date
Mercredi 8 décembre 2021
Amj
Taille
229245
Sur titre
L’évêque d’Évreux vient de suspendre le père Wenceslas Munyeshyaka, qui a reconnu la paternité d’un fils de 11 ans. Au sein du diocèse de Gisors, à la frontière de l’Oise et de l’Eure, les langues se délient.
Titre
Privé de ses fonctions, l’ex-prêtre de Gisors aurait au moins deux enfants
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
[Extraits :]

D’autant plus que Wenceslas Munyeshyaka est un personnage très controversé depuis un quart de siècle. Arrivé en France en 1994 grâce au soutien de l’évêque Jacques David, le prêtre a été au cœur d’une longue procédure judiciaire. « Au Rwanda, de graves accusations ont été lancées contre lui, indique Jean-François Dupaquier, journaliste et écrivain spécialiste de ce pays d’Afrique de l’Est. Comme vicaire à la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, on lui reproche d’avoir livré aux miliciens Interahamwe (une milice rwandaise) des dizaines, voire des centaines d’hommes tutsis réfugiés dans l’église, et d’avoir protégé des femmes en échange de faveurs sexuelles. » En 2007, le tribunal international pour le Rwanda (TPIR) lance contre lui un mandat d’arrêt international pour les chefs de « génocide, viol, extermination, assassinat et crime contre l’humanité ». La France refuse de l’extrader mais répond favorablement à la demande du TPIR de le juger elle-même. Ce qu’elle ne fera pas, puisque celui qui a toujours nié les faits a vu un non-lieu être prononcé à son encontre en 2019. « Le dernier juge d’instruction a estimé que la passivité du vicaire de la Sainte-Famille face aux massacres en 1994 dans son église ne pouvait suffire à ordonner son renvoi devant la cour d’assises pour génocide, pas plus que les allégations de viols contre des femmes tutsies », précise Jean-François Dupaquier.

[…]

Sans la protection ecclésiastique, Wenceslas Munyeshyaka aurait en effet pu être expulsé au Rwanda. « Ce statut de réfugié politique lui a permis de faire une demande de titre de séjour et d’ouvrir ainsi la voie à une demande de naturalisation, conclut Jean-François Dupaquier. Il faut comprendre qu’au Rwanda, le père Wenceslas n’apparaît pas comme pas un homme blanchi par la justice. À Kigali, il est un ecclésiastique définitivement condamné par contumace en 2006 à une peine de détention à perpétuité pour génocide. »

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