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Num
33102
Date
Mars 2004
Ymd
Author
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File
Size
145627
Pages
6
Title
Interview de Habimana Jean-Bosco, caporal FAR et chef Interahamwe, emprisonné à Cyangugu
Subtitle
Cyangugu K7 09
Quoted name
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Quoted place
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Source
CEC
Type
Interview
Language
FR
Citation
Je m'appelle HABIMANA Jean Bosco. J'ai été formé au centre
d'entraînement commando de BIGOGWE à Gisenyi. J'ai quitté Gisenyi
pour Cyangugu là où je me trouvais au moment du génocide. Je fus
sollicité pour entraîner les Interahamwe, j'avais leur confiance,
ils connaissaient ma capacité à remplir une telle tâche.

J'ai 35 ans.

J'ai donc été sollicité par les responsables de l'époque ; le
commandant militaire, le lieutenant IMANISHIMWE et le préfet
BAGAMBIKI.

J'avais reçu la formation militaire au camp BIGOGWE par les
instructeurs français.

C'était des exercices militaires sans aucune distinction d'avec les
exercices de militaires professionnels. C'était pour faire mal.

En bref, nous les entraînions à courir longtemps et acquérir de
l'endurance, de monter à l'aide d'une corde, de tuer avec le couteau
et aussi des exercices de tir. (question) On leur apprenait à se
servir des grenades.

Je ne me souviens pas des noms de nos instructeurs, mais c'était des
Français, ils sont ceux qui ont introduit pour la première fois les
fusils de type « MACHIN GUN », c'était la première fois qu'ils nous les
ont apportés à BIGOGWE.

Moi, on m'avait confié la tâche de former les Interahamwe, je les ai
formés pendant longtemps. Par après, il y a eu l'innommable qui a
touché le Rwanda. Mais auparavant, il y avait eu la guerre entre nous
et les cancrelats Tutsi. Là où j'étais dans le BIGOGWE, les Français
nous avaient formés en nous disant que c'était pour aller combattre
l'ennemi et le seul ennemi était le Tutsi. Jusqu'au moment où nous
avons tué les BAGOGWE qui habitaient dans le coin. C'était des Tutsi,
ils ont été tués après l'arrivée des Français, qui n'ont strictement
pas réagi alors que c'était eux qui nous avaient appris à faire autant
mal.

En 1994, lorsque a eu lieu le génocide, les Interahamwe ont appliqué
ce que nous leur avions appris, que nous-mêmes avions appris auprès
des Français. Ils se sont appliqués à tuer les Tutsi. Ils n'ont pas
cessé de tuer. Jusqu'au moment où les Français sont venus à notre
secours. Les responsables locaux nous l'avaient annoncé en nous
demandant de ne pas nous inquiéter, qu'ils avaient appelé à l'aide,
et que les Français allaient venir nous aider, parce qu'ils avaient
appris que les Tutsi risquaient de s'emparer du pays.

C'était vers la fin juin. Nous avons donc appris que les Français
arrivaient, les responsables nous l'ont dit en nous enjoignant de leur
préparer un accueil chaleureux. Nous sommes allés à RUSSIZI, c'est
tout près d'ici. Nous leur avons fait la fête comme il se doit ! Il y
avait tous les dirigeants, MANISHIMWE et le préfet BAGAMBIKI. Il y
avait aussi un commerçant très engagé parmi les interhamwe du nom de
Bandetse Edouard. Ils nous donnaient des signes de satisfaction. Nous
disions merci aux Français, eux qui allaient venir nous sauver du mal
tutsi.

Les Français sont venus et ont discuté à la frontière avec BAGAMBIKI
et IMANISHIMWE, le lieutenant qui commandait la région. A la
fin, les Français sont allés à NYARUSHISHI immédiatement, un
endroit où on avait rassemblé les Tutsi, qu'on avait sorti du stade
KAMARAMPAKA. Deux jours après leur arrivée, nous avons reçu un
message demandant que nous regroupions les Interahamwe pour qu' ils
se rendent à NYARUSHISHI pour tuer les Tutsi.

Nous avons donc rassemblé les Interahamwe et sommes montés à
NYARUSHISHI et nous avons encerclé le camp. Nous venions de
l'encercler
lorsque est arrivé un Français, j'ignore si c'était le supérieur des
autres, mais il nous a dit, étant donné que ces gens sont si
nombreux rassemblés ici, les satellites ont dû les photographier,
la communauté internationale risque de les avoir repérés , vous ne
pouvez plus les tuer ici. Par contre, tous ceux qui se cachent, vous
pouvez les débusquer et les liquider. En redescendant, nous
brûlions et détruisions systématiquement les maisons qui n'avaient
pas encore été touchées. Lorsque nous en croisions un qui avait un
nez un peu long, nous le tuions sans même vérifier son identité,
même le français a signé ta mort disions-nous. C'est ce que nous
disions partout, que même le Français nous avait accordé la licence
de tuer .

Avant de quitter NYARUSHISHI, les Français nous avaient donné des
grenades et des rations de combat. Nous sommes redescendus en
mangeant et dans la gaieté. Les faits continuaient. Nous, à la
frontière, nous continuions à tuer les gens et les jetions dans le
lac Kivu. Sous les yeux des Français bien sûr ! A un moment les
Français nous ont dit : vous autres rwandais hutu n'êtes pas
intelligents. Vous tuez les gens et les jetez dans l'eau sans rien
faire d'autre ! Ignorez-vous qu'ils finiront par remonter à la
surface et qu'ils vont être vus par des satellites. Vous ne savez
vraiment rien ! C'est les Français qui nous ont appris à ouvrir le
ventre après l'avoir tué et jeter le corps à l'eau sans qu 'il ne
risque de remonter à la surface. Nous l'avons appris et avons
commencé à l'appliquer.

Même après, lorsqu'ils nous trouvaient en train de détruire et
piller une maison, ils nous demandaient si nous savions où était le
propriétaire de la maison. Si tu avais le malheur de dire que tu
avais entendu dire qu'il avait pris la fuite et que tu ne savais pas
ce qu'il était devenu, il te tuait lui-même ou presque. Il te
disputait, te traitait de bête : au lieu de commencer par éliminer
le propriétaire avant de t'attaquer à la maison, tu fais l'inverse ?
Que vas-tu pouvoir lui raconter après ? Il s'agit de l'ethnie qui
vous combat, n'est-ce pas ?
Ils nous le disaient les yeux dans
les yeux, se demandaient pourquoi nous étions aussi bêtes :
commences d'abord par éliminer le propriétaire et tu verras pour la
destruction de la maison par la suite
disaient-ils. Tout cela ,
nous l'avons appris d'eux. Ainsi donc, à dire vrai, les Français
sont venus soutenir le génocide, de manière claire et visible, parce
qu'ils nous ont soutenus de plusieurs façons.

Ils nous ont dit qu'ils partaient à Gikongoro et à Kibuye pour
barrer la route au FPR, pour qu'il ne mette pas le pied dans
Gikongoro. Ils nous ont assuré qu'ils n'était pas concevable que le
FPR puisse venir nous trouver à Cyangugu. Ils nous demandaient de
nous occuper de trouver tous les Tutsi qui se trouvaient encore
dans la région pour les exterminer. Nous promettant que notre zone
allait devenir, grâce à eux, la zone turquoise. C'était des Français
qui parlaient comme ça. Par après, ils nous ont dit qu'il était
trop tard, que le FPR avait des forces qu'ils ne soupçonnaient pas,
nous avions trop tardé à faire appel à eux, il était trop tard.

Ils ont parlé ainsi lorsque les choses tournaient mal pour eux,
lorsqu'ils avaient commencé à échanger des tirs avec le FPR à
Gikongoro. Ils nous ont dit, il n'y a pas d'autre issue, nous
devions tous, sans exception fuir au Congo. Que celui qui allait
chercher à rester allait être désigné comme cancrelat lui-même.
C'était les Français eux-mêmes qui parlaient ainsi.

Ils nous ont demandé de fuir, partout où ils passaient, dans les
petits centres commerciaux, ils incitaient les gens à fuir le FPR.
Tout comme dans ces petits centres, ils demandaient à toute personne
qu'ils croisaient : Tutsi ou Hutu ? Si tu répondais Hutu, ils te
faisaient un signe d'amitié YES ! Mais pour reconnaître un Hutu, ils
se fiaient à ce signe : le port du gourdin. Il y en avait des
cloutés, que nous appelions « aucune rançon possible pour racheter
la vie de l'ennemi
 », cela avait fort impressionné les Français. Ils
nous disaient que sur ce point, ils reconnaissaient que les
Rwandais avaient un sens de la créativité, qu'ils n'auraient pas
imaginé une telle arme pour tuer. Nous avions tué plusieurs fois
avec ça devant leurs propres yeux et ils ne faisaient rien pour
nous en empêcher.

Franchement, s'ils étaient venus pour sauver les gens, ils ne nous
auraient pas laissé continuer à tuer les Tutsi devant eux, et encore
moins nous donner une partie du matériel que nous employions.

Autre chose, si les Français n'avaient pas menti en disant qu'ils
venaient les sauver, il n'y aurait pas eu autant de morts Tutsi
parmi ceux qui avaient survécu jusque là. Au moment où les Français
sont arrivés, les Tutsi survivants avaient mille et une chance de
s'en sortir, en premier lieu parce que le FPR arrivait vite. Et
qu'est-ce qu'ils ont fait les Français ? Ils se sont avancés pour
aller retarder l'arrivée des troupes du FPR, pour éviter qu'elles ne
viennent sauver les Tutsi qui restaient dans Cyangugu. C'est cela
qui a aggravé les choses dans cette préfecture.

Oui, du moment où le FPR était retenu par les Français, nous avons
trouvé le temps et la patience de débusquer ceux qui avaient pu se
cacher. Avant, nous le faisions mais avec la crainte de croiser un
soldat du FPR. Nous savions qu'ils allaient arriver un jour ou
l'autre et avions vu certains de nos militaires courir pour fuir.
Tu te disais que prendre le risque de chercher au fond des buissons,
c'était prendre le risque d'y trouver un Inkotanyi qui ne te le
pardonnerait pas.

Mais du moment où le Français nous avait dit : soyez sans crainte
nous arrivons ! Nous nous sommes sentis sécurisés, nous avons
commencé à aller plus profond dans les buissons pour débusquer les
gens, en toute confiance et détermination parce que nous avions la
bénédiction du Français et savions que nous allions même
reconquérir le pays en entier.

Non seulement, ils nous conseillaient, mais même la nourriture,
c'est eux qui nous l'assuraient. Et ils venaient vers nous. Parfois,
ils rencontraient le préfet IMANICHIMWE qui envoyait un militaire
qui s'appelait BIKUMANYWA, c'était un sergent major qui était
responsable des stocks du camp KARAMBO. Il venait nous donner les
instructions qu'ils avaient reçues des Français. Allez partout
sans crainte nous sommes soutenu par le Français
, celui-ci ne
souhaite nullement voir le pays dans les mains du Cancrelat.

A propos des barrières, là aussi les Français ne nous avaient pas
fait de compliments. Ils nous ont dit que les barrières nous
accusaient et nous ont conseillé de les lever et de tout inspecter à
côté de la chaussée. Nous avons enlevé les troncs d'arbres qui
coupaient la route et avons gardé l'oeil sur tout mais du côté de la
route. Ils nous expliquaient que pour la surveillance de la communauté
internationale, si les satellites voient cela, c'est du plus mauvais
effet, ils nous conseillaient donc de surveiller la route sans mettre
les barrières.

Non, il n'y a jamais eu le moindre problème dans notre entente avec
les Français.

Ils ont distribué les armes même en dehors de NYARUSHISHI, à la
douane par exemple lorsqu'ils entraient dans le pays.

Autre chose que nous avons fait avec les Français, c'est les massacres de BAGOGWE, c'est là où nous nous entraînions militairement,
dans le coin des BAGOGWE. Avec les Français nous y allions, puis, un
sergent accompagnateur pouvait dire : allez-y, massacrez-moi ces gens,
ces Tutsi,c'est eux qui sont en train d'envoyer leurs enfants dans
l'armée (du FPR). De premier abord, nous avions peur à cause de la
présence française, mais ce sergent pouvait aller, discuter avec nos
instructeurs français et, étonnement, ils nous disaient : bien sûr, tuez-les, autrement, il ne faudra pas vous étonner quand ils vont vous
attaquer. Moi, je vous entraîne certes, mais je n'irais pas sur le
champ de bataille à ta place ! Moi, je te donne tous le nécessaire
mais si toi, tu le laisses continuer à faire des enfants qu'il envoie
au front, vous ne vous en sortirez pas avec eux (vous n'en arriverez
jamais à bout)

Oui, le Français savaient que les BAGOGWE étaient des civils mais Tutsi et
que les Tutsi avaient une forte solidarité pour envoyer leurs enfants
au front.


Oui, lorsque les BAGOGWE se faisaient massacrer, ils voyaient tout de
leurs propres yeux.

Ce qu'ils ont fait ? Ils n'ont rien fait sinon nous soutenir dans ce
que nous faisions là.

(Je ne sais rien de BUGESERA)

Le mal que les Français m'ont fait ? Ils font partie de ceux qui m'ont fait
tremper dans le génocide des Tutsi et me voici encore en prison,
jusqu'aujourd'hui. Moi, de mon propre chef, sans que cela ne soit
nullement des rumeurs, j 'atteste que moi personnellement, je fais
partie des gens à qui les Français ont donné l'ordre de tuer les Tutsi.

Autre mal que les Français m'ont fait, un jour j'avais été dénoncé par le
responsable comme quoi mon groupe n'avait pas fait la ronde de nuit.
Les Français m'ont fait monter en hélicoptère, ils m'ont dit : toi, tu
embrigades les gens et les empêches de travailler, nous allons te jeter
dans la forêt de NYUNGWE. Ils m'ont embarqué jusqu'à DENDEZI, c'est
là qu'ils m'ont relâché en me disant que cela devait être la toute
dernière fois que je bloquais le travail des autres. Mais ils
m'avaient puni : ils m'avaient dénudé complètement, ils ne m'ont même
pas laissé de sous vêtement. Ils m'ont dit : vas-y maintenant, tu peux y
aller.

C'était en pleine journée. C'était 1994, courant juillet.

A cette époque je faisais partie des Interahamwe mais je continuais à
faire partie de l'armée aussi parce que je n'avais pas été renvoyé.


Ils m'ont puni parce qu'ils me reprochaient de n'avoir pas organisé
la ronde de nuit. Certes j'étais militaire, mais j'étais chez moi où
j'étais venu en congé avant de prolonger mon séjour à la campagne.
Nous étions fatigués à cause de la guerre, lorsque nous avions
l'occasion de rentrer, nous avions tendance à prolonger la permission
par des arrêts maladie. La guerre m'avait trouvé dans la campagne
chez moi.

Au Congo, je n'y ai pas séjourné longtemps, j'ai fait 1 mois ou
un mois et demie, pas plus.

Non, les Français ne nous ont pas empêché de partir avec nos armes,
absolument pas. De toute façon, ils nous disaient qu'il ne s'agissait
que d'un repli général, qu'ils allaient nous trouver des avions et
autre matériel de combat pour revenir attaquer le Rwanda.

Lorsque nous sommes arrivés dans les camps, il y a eu une sélection
entre les civils et les militaires. Nous autres militaires avons été
regroupés à MPANZI. Ils nous ont fait un camp propre aux militaires.
Une fois que nous avions installé nos tentes, les Français sont venus
et sont allés trouver le général KABILIGI, ils ont tout de suite mis
sur pied un groupe qui devait régulièrement attaquer le Rwanda pour
aller déstabiliser les Inyenzi.

Ce groupe mis en place, il a été divisé en sous-groupes placés suivant
la frontière. Ils attaquaient donc et il y a eu beaucoup de méfaits à
cause de cette complicité dans le mal entre les Français présents dans les
camps et le général KABILIGI.

Lorsque nous étions dans les camps, les armes sont entrées par les Français,
de toute sorte ces armes par camions, même les TV sont arrivées.

Nous continuions les exercices militaires habituels, il y avait des
militaires qui nous le faisaient faire, les Français eux, venaient voir si
nous les faisions correctement, mais ils n'y participaient plus au
Congo.

Je peux affirmer que franchement, pour que les Tutsi de Bisesero aient
pu être tué au point où ils l'ont été, c'était surtout dû aux Français.
Parce que au moment où les Français racontaient qu'ils allaient sauver, soi
disant les Tutsi de Bisesero, ils se sont fait accompagner, à leur
demande, par les Interahamwe d 'un certain YUSUFU de BUGARAMA. Ils y
sont donc allés avec ces Interahamwe et YUSUFU et un certain Edouard
et d'autres gens de BUGARAMA. Cela s'est fait en plein jour, les
Interahamwe sont partis dans des bus, entre autres avec les Français qui les
protégeaient.



Ceux qui sont allés à Bisesero, moi je n'y étais pas, sont rentrés en
chantant leurs hauts faits comme quoi ils avaient exterminé les Tutsi
de Bisesero, qu'ils les avaient bien tiré au fusil. Dans ce cas, on
ne peut pas dire que le Français est allé à Bisesero pour sauver les Tutsi
mais plutôt pour les condamner massivement.

Ce que je pourrais ajouter sur la méchanceté des Français, ils nous avaient
distribué des sacs pour pouvoir y mettre des cadavres. Ils nous
disaient donc, si tu as tué des gens et que tu n'as pas le temps de
les ouvrir, glisses les corps dans ces sacs avec des pierres avant de
les jeter dans le lac Kivu, les corps ne remonteront jamais à la
surface, avec le risque qu'ils puissent se faire repérer.

Le Français venait et te disait : prends un couteau et ouvre le ventre de
cette personne morte, tu le faisais. Si tu ne le faisais pas de sorte
que les intestins soient tranchés, il t'intimait l'ordre d'y aller
plus franchement. Tu t'exécutais et il te demandait de le jeter comme
ça dans l'eau pour voir s'il remontait. Comme il ne remontait jamais,
nous nous sommes dit que cela était une vraie performance et nous nous
y appliquions.


C'est de cela que je me souviens pour l'instant, au fur et mesure que
nous travaillons pour nos dossiers, nous retrouvons des souvenirs,
mais le temps est passé et nous avons tant fait. Mais il faudrait que
les Français soit appelé à répondre de leurs faits ici au Rwanda, ils en ont
fait beaucoup, il faudra qu'ils paient. C'est ce que je voulais vous
dire.


Partout au Rwanda, on formait des milices. Dans toutes les
préfectures, il y avait des branches des Interahamwe.

Les Français sont arrivés partout dans le pays, il n'y pas de lieu où les Français
ne soient jamais arrivés. Sauf à l'époque de l'opération turquoise,
là, ils ne pouvaient pas aller dans la zone FPR.


Je suis entré dans l'armée en 1989, j'étais caporal.

Non, j'avais commencé à former les Interahamwe bien avant 1994. En
1993, dans le camp BIGOGWe, il est venu un groupe de Interahamwe de
300 personnes. Nous les avons formé, ont pratiqué la corde, les Français
étaient là aussi. A la fin, lorsqu'ils devaient repartir, les Français leur
ont donné leurs armes et ils sont rentrés.



Ils leur ont donné des kalachnikov. Il y avait un colonel BOYI et le
major BARIHENDA, c'est eux qui négociaient avec les Français qui emmenaient
les armes qu'ils distribuaient aux Interahamwe.
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fgtquery v.1.9, February 9, 2024