Citation
OBJET: Rwanda : appréciation de situation
La situation au Rwanda est bloquée et rien ne permet de prévoir son
amélioration rapide.
| 11/. Au plan militaire, malgré l'accord de cessez-le-feu du 23 mars 1991,
les rebelles tutsis, agissant à partir d'Ouganda, continuent d'harceler l'armée rwandaise, surtout dans les parcs des Volcans, au nord-ouest, et de l’Akagéra, au nord-est. Ils reçoivent toujours un appui certain de l'armée ougandaise, malgré les dénégations du président Museveni, mais ne semblent pas capables de mener des actions importantes dans la profondeur du territoire rwandais.
Le groupe d'observateurs militaires, fourni par les pays limitrophes du
Rwanda, est enfin en place, incomplet, sur la frontière nord, mais se montre pusillanime et inefficace.
Les forces armées rwandaises ont été, en principe, réorganisées et leurs
effectifs ont été portés de 16.000 à 26.000 hommes depuis le début de l'année. Leur valeur opérationnelle reste faible.
12/ Au_plan politique, le président Habiyarimana refuse toujours de
discuter avec les rebelles tutsis tant qu'un cessez-le-feu réel n'a pas été constaté. Par contre, il a lancé un certain processus de démocratisation avec la création en mai 1991 d'une commission chargée d'étudier l'introductin du multipartisme et la révision de la constitution. Il pense que, les Tutsis étant minoritaires au Rwanda, leur futur parti ne sera guère gênant pour son régime et la majorité hutu. On ne voit pas bien, dans ces conditions, comment peut se régler politiquement le problème.
[...]
Notre assistance militaire technique et notre DAMI de Ruhengeri sont très
appréciés pour leur travail d'instruction. Mais leur présence, ainsi que celle de
détachement Noroït, contribuent aussi, dans une mesure importante mais difficile à
évaluer, à “rassurer” les forces armées rwandaises et à donner plus de stabilité au
président Habiyarimana.
