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Avec un retard de deux heures dû à de violents combats dans les zones à traverser, l'émissaire spécial de l'ONU au Rwanda, le Pakistanais Iqbal Riza, a quitté mercredi matin le QG de l'ONU à Kigali, où il était arrivé mardi soir par avion, pour se rendre à Gitarama (40 km au sud-ouest de Kigali), siège du gouvernement provisoire. Il devait ensuite se rendre dans le nord du Rwanda pour une nouvelle rencontre avec le président du FPR. M. Riza tente d'obtenir des deux belligérants un accord pour le déploiement de 5.500 casques bleus au Rwanda. Mission doublement difficile : les parties ne font pas preuve d'un grand enthousiasme à l'idée de voir débarquer une force de l'ONU, et pour l'instant, seuls trois pays -- Ghana, Ethiopie et Sénégal -- ont proposé de fournir chacun 800 hommes pour cette force.
La trêve de deux jours, en principe négociée par l'ONU pour permettre la visite de l'émissaire de l'ONU a donc été toute relative. Mardi matin, des tirs avait empêché son arrivée à Kigali. Mardi soir et mercredi matin, le FPR a repris son bombardement des positions gouvernementales. Le porte-parole de la mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR), joint par téléphone par l'AFP depuis Nairobi, a précisé que les bombardements étaient intenses à l'intérieur de la capitale, toujours en partie tenue par l'armée.
Un obus est tombé sur l'hôpital du Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR) tuant deux employés rwandais du CICR et faisant plusieurs blessés. L'hôpital, signalé par des drapeaux de la Croix-Rouge, comprend des tentes abritant des orphelins rwandais et soigne à la fois des blessés civils et militaires. C'est la première fois en sept semaines de guerre que des obus touchent le siège du CICR ou l'hôpital adjacent, qui dépend de lui. Un autre obus est tombé dans le stade Amahoro où des milliers de Rwandais sont réfugiés faisant trois blessés.
Par ailleurs, un avion de transport Hercules C-130 de l'ONU faisant la navette entre Nairobi au Kenya et Kigali a essuyé des tirs alors qu'il décollait de la capitale rwandaise mardi. Un réacteur a été touché mais aucun des occupants de l'appareil n'a été blessé. Tous les vols à destination de Kigali ce mercredi ont été annulés. Dans tous ces cas, la Minuar n'a pas pu préciser la provenance des tirs.
