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De notre envoyé spécial à Kigali.
FAUSTIN TWAGIRAMUNGU a regagné son pays. Premier ministre du gouvernement de transition issu des accords d'Arusha - mais dont la mise en place effective fut sabotée par Habyarimana et ses tueurs -, récemment confirmé dans cette charge par sa formation, le Mouvement démocratique rwandais (MDR), les autres partis issus de l'opposition à la dictature, le Parti libéral, le Parti chrétien-démocrate, le Parti social-démocrate et le Front patriotique rwandais (FPR), il a atterri jeudi matin à l'aéroport de Kigali à bord d'un C 130 de la Mission des Nations unies d'assistance au Rwanda (MINUAR). L'appareil avait été mis à sa disposition par le général canadien Roméo Dallaire, commandant les casques bleus au Rwanda.
Le premier ministre a été accueilli par des membres de son parti et par des officiels de la MINUAR. Son périple l'avait successivement conduit de Bruxelles à Paris, puis à Dar Es Salaam, où il a rencontré le président tanzanien, Ali Hassan Mwinyi, et ensuite à Kampala où il fut reçu par le président ougandais Museveni, dernière étape avant la capitale rwandaise.
Faustin Twagiramungu a donné une brève conférence de presse à son arrivée. « Nous sommes ici pour bâtir la réconciliation nationale », a-t-il déclaré avant d'ajouter : « Nous avons espoir que les succès présents du FPR seront mis au compte du peuple rwandais, qui devra oublier et avoir confiance dans les dirigeants du pays. » Une « concertation » pour la mise en place d'un gouvernement aura lieu « dans les plus brefs délais » pour la formation d'un gouvernement sur la base des accords d'Arusha, a-t-il ajouté en soulignant : « Il n'y aura pas de négociations mais des consultations » entre les cinq organisations de l'opposition à la dictature qui ont approuvé les accords.
« Il faut tenir compte des changements qui sont intervenus depuis le déclenchement des massacres d'avril, consécutifs à la mort de l'ancien président », a encore indiqué le premier ministre. De ce fait, a-t-il souligné, le MRND et la Coalition pour la défense de la République (CDR), les organisations de Habyarimana, responsables du génocide, « sont exclus de la formation du prochain gouvernement ».
J. C.