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KIGALI, 26 mai, Reuter - Les rebelles du Front patriotique rwandais
(FPR) ont pilonné jeudi le centre de Kigali et en ont conquis un
faubourg peu après le départ de l'émissaire de l'Onu Iqbal Riza, qui
s'efforce d'obtenir une trêve.
Leur artillerie lourde a commencé à tirer un quart d'heure après le
départ d'Iqbal Riza, qui a quitté la capitale rwandaise pour se rendre
dans les territoires tenus par les rebelles et y négocier un
cessez-le-feu.
Selon un officier des casques bleus de l'Onu, les rebelles se sont
emparés de Kicukiro, un quartier des faubourgs de la capitale proche de
l'aéroport, qu'ils ont pris il y a quatre jours.
Ils tentaient d'avancer sur le quartier de Gatenga, où se trouvent de
nombreuses bandes de Hutus en armes épaulant l'armée régulière.
Les combats de Gatenga risquent de provoquer un nouvel exode vers
Gitarama, 40 km plus au sud, où s'est replié le gouvernement
provisoire, majoritairement hutu.
La route Kigali-Gitarama est encombrée sur sa quasi-totalité de
fuyards, parmi lesquels figurent des militaires gouvernementaux
repoussés par la progression du FPR.
Le gouvernement de Kigali est favorable aux projets d'Iqbal Riza, qui
préconise un cessez-le-feu et un renforcement de la garnison des
casques bleus pour tenter de mettre un terme aux massacres. Leur bilan
atteindrait 500.000 morts selon certaines estimations.
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Négociations avec le FPR
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L'émissaire de l'Onu s'est engagé jeudi en territoire contrôlé par le
FPR et y a rencontré le chef rebelle Paul Kagamé à Byumba, à 75 km de
Kigali.
De source proche des Nations unies, on précise qu'il espère le
convaincre d'accepter une trêve, ce qui permettrait l'arrivée au Rwanda
de quelque 5.500 casques bleus supplémentaires.
On ajoute toutefois que le FPR, considérant désormais la victoire à sa
portée, n'accèdera à cette demande que si le gouvernement accepte ses
principales conditions.
La conclusion d'un cessez-le-feu dépend du fait que le FPR estime ou
non avoir atteint son objectif militaire. Et je ne sais pas si c'est le
cas
, avait déclaré Riza lui-même aux casques bleus à Kigali.
Le FPR, qui considère le gouvernement provisoire comme une clique
d'assassins
, a refusé à plusieurs reprises de négocier avec lui, mais
s'est déclaré prêt à signer un cessez-le-feu après la fin des
massacres.
De source diplomatique, on estime que même si le FPR signait une trêve,
il ne le ferait que pour gagner du temps et améliorer son image auprès
de la communauté internationale.
Pour quitter Kigali, le convoi d'Iqbal Riza s'est arrêté au pont
Kadhafi. Celui-ci est contrôlé par les forces gouvernementales, qui
l'ont totalement obstrué avec des épaves de voitures, des troncs
d'arbres et des remblais.
Les membres de la délégation ont traversé le pont à pied et ont rejoint
des véhicules qui les attendaient de l'autre côté. Personne n'avait
franchi le pont depuis le 6 avril, date du début des combats. /SEW
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