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AP | 02.04.2008 | 19:06
Une juridiction française a émis mercredi un avis favorable à
l'extradition d'un ressortissant rwandais, arrêté en France et
recherché par son pays pour des faits liés au génocide de 1994, a-t-on
appris auprès de son avocat, Me Philippe Gréciano.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Chambéry (Savoie) a
émis un avis favorable à l'extradition de Claver Kamana, interpellé à
Annecy le 26 février en vertu d'un mandat d'arrêt international des
autorités judiciaires de Kigali. M. Kamana est placé sous écrou
extraditionnel depuis cette date.
Cette décision est conforme aux réquisitions du parquet général. Me
Gréciano a indiqué qu'il allait déposer un pourvoi en cassation contre
cette décision qui est, selon lui, « à contre-temps et contresens de la
politique de la France qui souhaite faire juger » des génocidaires
présumés en France, a-t-il expliqué.
Claver Kamana, né en 1936, vit en France depuis 1999 où il aurait
déposé une demande d'asile politique. Le Rwanda a aboli la peine de
mort en février 2007.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris examinera par
ailleurs le 21 mai une demande d'extradition formulée par le Rwanda
contre Isaac Kamali, accusé d'avoir participé au génocide. M. Kamali a
été naturalisé français. Une juridiction rwandaise l'a condamné à mort
le 20 mars 2003. Il est sur la liste des 93 génocidaires présumés
recherchés par le Rwanda.
Les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda ont été
rompues en novembre 2006 à la suite de mandats d'arrêt émis par la
justice française contre des proches du président Paul Kagame dans
l'enquête sur l'attentat, le 6 avril 1994, contre l'avion du président
Juvénal Habyarimana, élément déclencheur du génocide. AP