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Qui est Bernard Lugan ?
Bernard Jean René Lugan
Né le 10 mai 1946 à Alger.
Étudiant en histoire à Paris X Nanterre. Milite à la FNEF (Fédération
nationale des étudiants de France) aux côtés de Jean-Pierre Stirbois, Alain
Renault, le bras droit de François Duprat, et de Bruno Gollnisch.
1968 : En charge des commissaires de l’Action Française, service d’ordre du
mouvement maurrassien.
1976 : Thèse de 3ème cycle. L'Économie d'échange au Rwanda de 1850 à
1914 sous la dir. de Jean-Louis Miège, Université d’Aix-en-Provence.
1972 -1982 : assistant d’histoire et de géographie coopérant. En poste à
l’Université Nationale du Rwanda, à Butare puis à Ruhengeri.
1982 : recruté à l’Université Jean Moulin Lyon 3, « dans le cadre d’une
procédure spéciale qui permet à d’anciens coopérants ayant des états de
service, de rejoindre l’enseignement supérieur et de s’y faire ensuite
titulariser » (Rapport Rousso, p. 71). Dans une lettre émanant du recteur de
l’Académie de Lyon adressée au Président de l’Université de Saint Etienne, en
date du 10 août 1982, il est indiqué « St Étienne n’en veut pas – proposé à
Lyon 3 par le ministère ».
1983 : Thèse d’État. Entre les servitudes de la houe et les sortilèges de la
vache : le monde rural dans l'ancien Rwanda, sous la dir. de Jean-Louis
Miège, Université d’Aix-en-Provence. Dans le rapport de soutenance, son
directeur de recherches ne cache pas "ses réticences, ouvrant une discussion
approfondie sur les sources, la bibliographie et déniant au travail le caractère
d'histoire fiable".
Depuis le début des années 1980 : Bernard Lugan participe à des journaux liés
à l'extrême-droite (Minute-La France, Présent, National-Hebdo, Enquête sur
l’Histoire, Nouvelle Revue d'Histoire, Identités, Les Cahiers de Chiré, Terre
et Peuple).
19 janvier 1984 : Les circonstances de son retour en France de Bernard Lugan
font l'objet d'un recours devant le tribunal administratif de Lyon. Le ministère
des Relations extérieures "invoquait pour justifier son rapatriement une
demande des autorités rwandaises qui auraient jugé le comportement de
l’intéressé "incompatible avec ses fonctions de coopérant" et "de nature à
nuire aux relations de la France avec le Rwanda" (Rapport Rousso page 72).
Le Tribunal ne suit pas néanmoins les justifications du Ministère.
28 octobre 1985 : Bernard Lugan préside le jury d’une thèse de 3e cycle d’un
étudiant tunisien, Abdelhamid Bdioui, soutenue à Lyon III, portant sur «
L’image de l’Arabe et du Musulman dans la presse écrite en France (19671984) » sous la direction de Roger Deladrière, responsable de la section
d’arabe de la faculté des langues de Lyon 3. Dans cette thèse, le MRAP est
qualifié de "mouvement judéo-bolchévique" et la LICRA "mouvement judéocapitaliste". "Elle comporte des citations des Protocoles des Sages de Sion et
reprend l’idée de « l’existence d’un groupe de pression à l’échelle
internationale qui manie les mass-médias » (...). Cette thèse a été admise en
soutenance mais elle a obtenu la mention « passable », la plus mauvaise."
(rapport Rousso, page 73) Pour sa défense, Bernard Lugan a souvent expliqué
qu' "il avait été « réquisitionné » (par Jacques Goudet) pour faire partie du
jury et que dans le rapport, il a fait état de ses réserves quant à ce travail "
(Rapport Rousso, page 73)
1987 : Bernard Lugan est membre du C.N.U. (Comité National Universitaire)
1990 : nouvelle édition de l’ouvrage de Bernard Lugan, Histoire de l’Afrique
du Sud. De l’Antiquité à nos jours, Paris, Perrin, 1986 (rééd.1990 et 1995).
"L'auteur critique l’idée d’un État pluri-éthnique et plaide pour un partage
territorial entre « Blancs » et « Noirs »" (Rapport Rousso, page 151).
10 août 1990 : En pleine "affaire Notin", du nom du maître de conférences en
économie auteur d'un article négationniste, Bernard Lugan rédige au magazine
Présent un "Manifeste pour les libertés universitaires" qui sera ensuite salué
par la Revue d'Études Révisionniste:
"A Lyon, l'une des Universités a été sommée de se prononcer
sur les exprimées par l'un des siens dans une revue connue et
de bonne tenue scientifique. (...) Injonctions et pressions ont
contraint le Président de l'Université à saisir la commission
disciplinaire, dont la compétence est en l'occurrence douteuse."
"Nous appelons nos collègues (..) à défendre les libertés
universitaires contre l'insupportable police de la pensée".
12 novembre 1990 : Participe à une "Causerie sur l’Afrique" auprès de
l’Association pour la défense de la Mémoire du Maréchal Pétain.
1991 : "Rassemblement de la piété française", auquel participe activement
Bernard Lugan. Il s'agit d'un rassemblement organisé dans le village de Martel
dans le Lot pour célébrer une bataille où Charles Martel aurait "anéanti les
Arabes". Bernard Lugan soutien que cet "anéantissement" n'a pas eu lieu à
Poitiers en 732 comme on le dit, fondant son argumentaire d'universitaire
averti sur ... la notice du Guide Michelin (Le Monde, 25/10/1991). Interdit par
la mairie, ce pseudo pèlerinage rassemblera quelques militants d'extrêmedroite, notamment issus des milieux catholiques traditionalistes et du
mouvement extrémiste l'Oeuvre Française.
1991 : Bernard Lugan participe au recueil Rencontres avec Saint-Loup, une
série de textes réunis par son collègue de Lyon 3, Pierre Vial, membre du
Front National. Saint-Loup (1908-1990) est le pseudonyme de Marc Augier,
membre de la L.V.F et responsable S.S. dans la division Charlemagne.
"Condamné à mort par contumace, il fuit en Argentine. À son retour, il exerce
une grande influence sur le petit monde des néonazis. Il préside le Comité
France-Rhodésie, lancé par Europe Action en faveur de l’État raciste
d’Afrique australe" (Angelfire.com).
23 février 1993 : Mardi-Gras à Lyon 3. Comme c'est le cas depuis plusieurs
années, Bernard Lugan fait cours revêtu d'un uniforme du 6ème Régiment de
Lancier du Bengale, avec couvre-chef et cravache à la main. Le thème du
cours du jour porte sur « la chanson comme source auxiliaire de
l’Histoire". Au dessous du texte du chant en question, La Coloniale,
"ouvertement raciste et sexiste" (Rapport Rousso, page 151), on pouvait lire le
programme suivant :
"La poésie musicale et la riche diversification du chant que nous allons
commenter aujourd’hui constituent le point d’orgue, pour ne pas dire
l’Oméga de toute pensée historique digne de ce nom [...]. Ce Chant nous
entraîne à la recherche de cet horizon toujours plus lointain qui a toujours
lancé sur les pistes les hommes en bonne santé morale. Il y a cinq siècles
nos ancêtres découvraient l’Amérique, il y a cent ans l’Infanterie de Marine
faisait retentir ses mâles chansons du Tonkin jusqu’au Soudan."
Le cours se termine en bagarre générale entre les militants du CAFAR
(Comité Antifasciste et Antiraciste) et les militants d'extrême droite qui
entouraient Bernard Lugan. Colette Demaizière, doyenne de la Faculté des
Lettres et ancienne militante de l'UNI, absout Bernard Lugan par le
communiqué suivant :
"Il est inadmissible que des éléments extérieurs interviennent pour interdire
de parole tel ou tel. Il est intolérable que des cours, même détournés
exceptionnellement en plaisanterie carnavalesque, tournent au pugilat. Il est
anormal que des étudiants qui n'ont pas la compétence pour le faire,
s'érigent en juges de la qualité des cours d'enseignants".
20 septembre 1993 : Bernard Lugan crée la Société Unipersonnelle à
responsabilité limitée « Afrique Réelle », siège social rue de l’Horloge à
Charroux (Allier), RCS Cusset 392 770 962
Décembre 1993 : Bernard Lugan conseille à ses étudiants la revue Enquête
sur l'Histoire, dirigée par l'extrémiste Dominique Venner (membre du
GRECE et ancien membre de l'OAS)
12 février 1994 : Bernard Lugan donne une conférence à l'Institut d'Action
Française sur le thème "la démocratie est-elle possible en Afrique" avec
mention de son rattachement universitaire. Après une lettre de l'association
Hippocampe, l'Université demande le 14 février 1994 dorénavant de ne pas
mentionner publiquement « en dehors du cadre universitaire », le rattachement
professionnel à l’université Jean Moulin Lyon 3 car cela « engage une
collectivité de travail, professeurs, personnel administratif et étudiants"
(rapport Rousso, page 154)
14 août 1995 : Bernard Lugan rend hommage à l'un de ses anciens camarades
maurassiens, Jean-Claude Poulet-Dachary (militant actif du Front National
dans le Var), dans le journal d'extrême droite National-Hebdo. Il termine le
texte par ces mots : « Adieu, vieux camarade, que la terre de Provence que tu
t’efforças de défendre contre les nouveaux barbares te soit légère. Tes
ennemis vomissent sur ta dépouille, tes amis qui te pleurent leur feront rendre
gorge.
»
27 mars 2001 : Sous la présidence de Gilles Guyot, Bernard Lugan est promu
"Maître de Conférences Hors Classe" sur le contingent de l'Université alors
que le C.N.U a toujours refusé de l'avancer. Le bureau de l'Université a
proposé Bernard Lugan alors que 46 autres maîtres de Conférences pouvaient
prétendre à cette promotion. 14 ont plus d'ancienneté et 23 un échelon
supérieur à celui de Bernard Lugan. Plusieurs sont agrégés. Un ancien doyen
aurait également pu recevoir cette distinction. Par ailleurs, Bernard Lugan a
rédigé peu d'articles pour des revues aux normes scientifiques. La plupart de
ses contributions sont parues dans sa propre revue : L'Afrique réelle. Cette
promotion provoque en outre le lancement d'une pétition fondée sur le texte
suivant :
"Les soussigné-e-s ont récemment appris par la presse la promotion de
Bernard Lugan comme maître de conférence hors classe par le conseil
d’administration de l’université Lyon 3. Cette procédure vise
habituellement à reconnaître l’apport scientifique exceptionnel d’un
chercheur et/ou les services rendus à son université. Nous nous élevons
avec vigueur contre cette distinction qui est susceptible de jeter le discrédit
sur l’ensemble des études africanistes en France. En effet, qu’il s’agisse de
l’Afrique du Sud, du Maroc ou de l’Afrique des Grands Lacs, les travaux de
Bernard Lugan ne sont pas considérés comme scientifiques par la plus
grande partie de la communauté universitaire. En revanche, à travers des
articles élogieux et des interviews complaisantes, parus dans Minute,
Présent et National Hebdo, ces travaux ont servi de support à des thèses
défendant l’apartheid en Afrique du Sud, les fondements racialistes de
l’histoire africaine et faisant l’apologie de la colonisation. Nous nous
élevons donc contre cette promotion et demandons aux autorités
compétentes de suspendre son application"
La pétition compte alors parmi ses signataires : Anne Hugon, M. M'Bokolo,
Jean-Pierre Chrétien, Catherine Coquery-Vidrovitch, Françoise Raison,
Daniel Rivet, Jean-Louis Triaud.
"S’il est vrai qu’aucun des signataires ne se range à l’extrême droite, la
pétition montre à tout le moins que Bernard Lugan apparaît très isolé dans sa
propre communauté scientifique, un élément dont n’a pas tenu compte le
conseil d’administration en lui accordant cette promotion." (rapport Rousso,
page 219).
Gilles Guyot avait précisé à l’époque que Bernard Lugan «
n’est pas d’extrême droite» et est « l’un des meilleurs
spécialistes de l’Afrique".
Du 31 août au 7 septembre 2001 : Conférence de l'ONU contre le racisme, la
discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée à
Durban (Afrique du Sud). "Intervenant à son tour pour mettre en lumière les
formes contemporaines de racisme, le Président du Sénégal, Abdoulaye,
Wade a déclaré :
"En ce qui concerne l'esclavage, la thèse la plus courante est que les Noirs
ont vendu des Noirs et les marchands d'esclaves n'en sont pas responsables.
Dans mon livre "Un destin pour l'Afrique", j'ai souligné que l'Afrique a subi
plusieurs siècles d'esclavage par notamment le Portugal, la France, les PaysBas, le Royaume-Uni et l'Italie, et ensuite le colonialisme. Je voudrais que
l'on retienne de l'histoire que l'Afrique a été vaincue sans toutefois
abandonner les armes. Aujourd'hui, le Professeur Bernard Lugan de
l'université Lyon III (France) a renversé l'histoire, soulignant que tout ce qui
a été soutenu par des écrivains africains est faux. C'est ce que je qualifie de
racisme intellectuel. Plusieurs civilisations existaient en Afrique,
contrairement à ce qui est avancé par le Professeur Lugan qui prétend que la
contribution des Noirs est dérisoire. Des scientifiques américains insistent
sur le fait que les "nègres" sont inférieurs aux autres. L'assistance aux
personnes défavorisées au sein de la communauté noire américaine est
inutile car du fait de leur infériorité intellectuelle les personnes ne pourront
jamais jouer un rôle crucial dans le pays. Il y a une bataille intellectuelle à
mener contre le racisme et la discrimination".
29-30 novembre 2003 : Bernard Lugan est cité comme "témoin-expert" au
Tribunal Pénal International pour le Rwanda par la défense d'Emmanuel
Ndindabahizi, ancien ministre des Finances rwandais, alors accusé de
génocide et de crimes contre l'humanité. Ndindabahizi a par la suite été
condamné, le 15 juillet 2004, à la prison à perpétuité par le TPIR.
18 mai 2005 : Bernard Lugan dissout la société de publication de L'Afrique
Réelle. Le rapport de la gérance sur la dissolution de la société en date du
indique que la société "a perdu plus de la moitié de son capital social".
Octobre 2005 : L'association étudiante AE2L "convie" "le professeur "Bernard
Lugan (il n'est que Maître de Conférences) à un entretien pour leur revue
L'Indigeste. Il soutient dans l'interview, que sur le problème rwandais,
"aucune étude sérieuse n'a été faite jusqu'à présent sur la question". Selon lui,
"La France ne porte aucune responsabilité dans un génocide commis par des
Rwandais qui ont massacré d'autres Rwandais". Quelques jours plus tard, les
responsables de l'AE2L, Lionel Sok et Valentin Goux, publient un numéro
spécial intitulé Mea Culpa et présentent leurs excuses aux étudiants de Lyon
3. Dans le même temps sur le blog qui lui est consacré sur le site Internet de
Radio-Courtoisie, Bernard Lugan évoque en ces termes le génocide rwandais :
""Manches longues ou manches courtes ?" à propos des
exactions à la machette sur les populations civiles du Rwanda"
(http://radio-courtoisie.over-blog.com/article-780468.html)
Novembre-décembre 2005 : Le journal Le Figaro (24/10/2005) indique que
Le "colonel de l'Apocalypse" Théoneste Bagosora, accusé d'avoir supervisé et
planifié le génocide rwandais par le Tribunal Pénal International, avait
décidé, pour sa défense, de faire appel "en tant qu'expert" à Bernard Lugan.