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Î
PRÉSIDENCE
1 Dee PARIS, le 15 en)
RÉPUBLIQUE , 1e 15 nov 1993
Le General
Chef de L'Etat-Major Particulier
N O T E
à l'attention de
Monsieur le Président de la République
Phah 4,2 d 6, Hand
OBJET : Votre entretien avec M. Léotard le 15 novembre V7
à 17H00.
1. Ex=-Y lavi
Les affrontements entre Musulmans et Croates se
poursuivent en Bosnie centrale. Apres les succès remportés à
Vares, la semaine dernière, les Musulmans ont subi hier un
premier revers à Fojnica.
De violents combats ont par ailleurs opposé
Musulmans et Serbes dans la région Nord de Sarajevo.
Après l'échec de dla négociation d'Oslo, les
Serbes de Krajina et les Croates ont organisé une réunion à
Knin, le 11 novembre, pour montrer que la négociation n'était.
pas rompue.
Sarajevo a connu une certaine activité
diplomatique au Cours du week-end avec la visite de
M. Tchourkine et des ministres des affaires étrangères de
Turquie et de Croatie.
Les convois humanitaires en Bosnie centrale soni
suspendus depuis trois sSémalles. à Ja suite de Ta mort d'un
conducteur danois. renvoyé spécial des Nations unies,
M. de Mello, a déclaré que les convois pourraient reprendre
cette semaine mais il a exclu l'emploi de la force pour ouvrir
les itinéraires.
2. Somalie
Les premiers éléments du contingent français de
la force des Nations unies (ONUSOM) ont été repliés à
Djibouti. Les opérations de retrait du détachement devraient
se poursuivre jusqu'à la mi-décembre. La responsabilité de la
l zone de Baidoa Ste Grficiellement confiée, le 14 novembre, à
la brigade indienne chargée de dla relève. Le détachement
français de 100 hommes qui Sera maintenu jusqu'au 31 mars Serà
placé sous le Controle de cette unité dont le cenera uaari
souligne la qualité.
Le désengagement des moyens français ne se fera
pas sans risques, en raison de l'évolution inquiétante de 1la
situation à Mogadiscio. On s'attend, en effet, à une reprise
des opérations américaines pour tenter de limiter les
conséquences du réarmement des milices qui contrôlent
désormais le secteur.
Or le port de la capitale est un point de
passage obligé pour e chargement des véhicules et des
équipements de notre contingent rapatriés par voie maritime.
3. Rwanda
La Belgique a annoncé l'envoi imminent d'un
contingent de 370 hommes qui fournirait l'ossature du
bataillon des Nations unies déployé à Kigali.
Cette unité pourrait être opérationnelle dans un
mois, ce qui permettrait le retrait, avant Noël, du
détachement Noroit.
Toutefois, les oppositions aux accords d'Arusha,
tant au sein du Front patriotique rwandais (F.P.R.) que de
l'armée rwandaise, ont été fortement renforcées par les
événements tragiques du Burundi.
L'arrivée des troupes belges, en particulier,
est très mal ressentie au sein des forces gouvernementales qui
dénoncent ouvertement les liens de Bruxelles avec
l'aristocratie tutsie.
4. Burundi
La haine et l'incompréhension entre les deux
communautés sont si profondes que les chances de succès du
gouvernement légitime paraissent très minces.
L'Organisation de l'unité africaine (O.U.A.) à
annoncé l'envoi prochain d'une mission de 200 personnes, dont
80 militaires, chargée de protéger le gouvernement et de
contrôler la neutralité des forces armées.
Son déploiement, à ce stade, est pour le moins
hypothétique.
5. Cambodge
Le contingent français est rentré en France la
semaine dernière. Premiers arrivés au Cambodge en novembre
1992 nos soldats auront été les derniers à quitter ce pays.
A la demande du gouvernement cambodgien et en
application de l'accord intergouvernemental du 6 juillet 1993,
nous resterons présents au Cambodge où une mission
d'assistance militaire sera chargée d'aider ce pays à
organiser les forces armées nationales et à créer une
gendarmerie.
ef
6. Divers
M. Léotard proposera au prochain conseil des
ministres une Communication __ du gouvernement sur la
participation du ministère de la défense aux opérations de
maintien de la paix au Cambodge et en Somalie.
Le budget de la défense a été voté la semaine
dernière à l'Assemblée nationale. Au cours de différentes
interventions M. Léotard a affirmé que le gouvernement était
opposé à tout changement de doctrine nucléaire et que le débat
actuel ne devait pas conduire à une banalisation de l'arme
nucléaire. Concernant les essais, le ministre a déclaré que la
question n'était pas de Savoir si on devait les reprendre mais
quand il faudrait les reprendre.
aus
”
Général QUESNOT