Citation
KINSHASA, 23 juin, Reuter - Les forces françaises participant à l'opération Turquoise se sont rassemblées jeudi dans l'est du Zaire, à la frontière rwandaise.
Les avions de transport de troupes effectuent le transfert des éléments français basés en Centrafrique jusqu'à la ville zaïroise de Goma, sur les bords du lac Kivu, qui marque la frontière orientale du Rwanda.
A Paris, on a appris de source autorisée que les premières troupes françaises devraient pénétrer en territoire rwandais depuis le Zaïre en fin d'après-midi.
Nous pourrons commencer les premières reconnaissances au Rwanda en fin d'après-midi
, a déclaré à Reuter Gérard Arout [Araud], conseiller diplomatique du ministre de la Défense, François Léotard.
Il a ajouté que le Sénégal et la Guinée avaient donné leur accord à l'envoi de troupes, qui pourraient arriver sur place vendredi ou samedi.
Le Sénégal devrait envoyer quelque 200 hommes, la Guinée serait prête à fournir de 150 à 200 hommes, a-t-il ajouté. Le Ghana pourrait également apporter sa contribution.
Reconnaissance à Bukavu
Gérard Arout [Araud] a précisé que la France avait environ 400 hommes à Bukavu, au Zaïre, en face de Cyangugu, où doit avoir lieu la première opération humanitaire jeudi soir. Elle consiste à venir en aide à plusieurs milliers de Tutsis - l'ethnie défendue par les rebelles du Front populaire du Rwanda (FPR) - réfugiés dans cette localité frontalière, avait indiqué la veille François Léotard.
Nous espérons effectuer dans la soirée vers Cyangugu une reconnaissance armée avec véhicules blindés, pour voir quelle est la situation, quels sont les besoins de la population civile
, a-t-il dit.
Plusieurs organisations humanitaires non-gouvernementales estiment que la tâche des soldats français sera très délicate, principalement en raison de l'hostilité des rebelles du FPR.
Au Zaire, dont le gouvernement soutient l'initiative de Paris, le sentiment anti-français atteint dans la population des sommets inégalés.
Des inconnus ont détruit cette semaine les projecteurs de la piste de l'aéroport de Goma pour gêner l'arrivée des troupes françaises. /PL
(c) Reuters Limited 1994
