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Annexe 2 : La rivalité de Mathieu Ngirumpatse et de Joseph Nzirorera au congrès du
MRND (Mouvement révolutionnaire national pour le développement) de juillet 1993
Mathieu Ngirumpatse, audition, prison de Bamako, TPIR, K7 KT 00-0199, K0129132-133,
27 septembre-1er octobre 1999.
« – Oui, donc le contrôle... par exemple, pour vous donner un exemple... lors du congrès,
Monsieur Nzirorera n'a pas été élu. Donc, on a voté le président qui était moi, on a voté le
premier vice-président, qui était Ferdinand Kabagema qui est mort, on a élu Édouard
Karemera et puis on a élu Nzirorera comme secrétaire général. Déjà, l'élection de Nzirorera
avait posé beaucoup de problèmes parce que certains bulletins n'avaient pas hésité à l'insulter.
Au lieu de voter, ils avaient, à la place, émis des insultes. Mais, pour sauvegarder l'unité du
parti, nous avions accepté que ce poste soit à lui. Je crois que le président et son entourage y
tenaient beaucoup. Mais peu après, pour vous dire comment quand même cette influence a
continué, ils ont envoyé Nzirorera en mission en Europe, à mon insu. Bien que ce soit moi qui
était président du parti. Mais quand il est arrivé là-bas, en fait il est allé faire une enquête dans
le monde estudiantin rwandais. Pour demander quelle était ma popularité réelle. Parce qu’il
savait très bien que je me rendais souvent en Belgique, en France, que je réunissais les
membres du parti et que je faisais des conférences de presse. Alors, ils étaient inquiets que
j'avais une trop grande audience chez les étudiants. Et même chez les Européens, les Belges et
les Français. Il est parti en mission en Europe à mon insu, il a fait cette enquête. Mais les
étudiants m'ont averti après, que c'est pour ça qu'il était venu. Mais je ne lui en ai pas parlé. Il
est parti en mission à mon insu, il est revenu à mon insu, il m'a dit qu'il était parti pour les
affaires et j'ai laissé tomber. »
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