Fiche du document numéro 35765

Num
35765
Date
Mercredi 26 novembre 2025
Amj
Taille
85122
Sur titre
Cahors
Titre
Il travaillait dans le Rwanda en 1994 : un médecin militaire témoigne
Sous titre
Vendredi 21 novembre, la Société des membres de la Légion d’honneur du Lot a proposé à un des siens, le Dr Jean-Marie Milleliri de présenter le Rwanda en 1994 ; il était présent à Kigali en cette année gravée dans la mémoire de tous. Un entretien fort documenté et d’une grande honnêteté intellectuelle.
Nom cité
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Dr Jean-Marie Milleliri et Christiane Bouat.

Le conférencier soignait alors le Sida. La séropositivité affectait plus de 30 % de la population adulte. Il a assisté, le mercredi 6 avril 1994, au déclenchement des massacres de la minorité tutsie par des forces gouvernementales et des milices hutues. L’accident aérien où, la veille, ont péri les présidents rwandais et burundi, n’a été qu’un prétexte à la tuerie qui a suivi.

Rappelant la complexité de ce pays des mille collines, verdoyant et peuplé, successivement colonisé par l’Allemagne puis la Belgique, il en a souligné les tensions ethniques, religieuses, économiques… anciennes ainsi que les comportements plus qu’honorables des forces militaires étrangères qui y stationnaient. Évacué avec sa famille, il y est retourné dès juillet, dans le cadre de la Bioforce portée par l’Opération Turquoise française sous mandat de l’ONU. L’ampleur du génocide, plus de 800 000 assassinés en trois mois au couteau et à la machette, les malheurs inouïs des orphelins, des survivants blessés, tracent une des pires tragédies du XXe siècle, mais aussi la capacité de résilience de ce même peuple.

Le questionnement ému et nourri de l’auditoire a permis de nuancer mais aussi d’interroger sur ce que l’humain peut faire à son semblable par peurs, manipulations des foules, déshumanisation…

Après la projection d’un visuel sur le site du mémorial du génocide de Kigali, la rencontre s’est conclue sur une note optimiste, mettant en avant la reconstruction, le courage et l’acceptation du vivre-ensemble. Dans ce pays tourné vers l’innovation et les nouvelles technologies, il demeure essentiel que le peuple puisse décider librement de son destin et des voies qu’il souhaite emprunter pour construire son avenir.

La présidente, Christiane Bouat, a vivement remercié l’intervenant et invité à partager une collation prolongeant les échanges.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024