Fiche du document numéro 3570

Num
3570
Date
Dimanche 31 juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
12845980
Sur titre
Journal de 13 heures [3:00]
Titre
Au cours du mois de juillet, le Zaïre a dû accueillir 1 500 000 réfugiés. Un choc auquel il n'était pas préparé
Sous titre
Le Premier ministre Edouard Balladur a atterri tout à l'heure à Goma. Il va visiter le dispositif de l'opération Turquoise et des camps de réfugiés.
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- In Rwanda, the first American soldiers arrived this morning in Kigali to help rehabilitate the airport of the capital. For the moment, this is only a contingent of 60 soldiers.

- The French Prime Minister Edouard Balladur landed earlier in Goma accompanied by the Ministers of Defense, François Léotard, of Cooperation, Michel Roussin, and of Humanitarian Action, Lucette Michaux-Chevry. He will visit Operation Turquoise and the refugee camps.

- After cholera, dysentery now strikes them and doctors point out that this disease is much more difficult to cure. During the month of July, Zaire had to accept 1,500,000 refugees. A shock he was not prepared for.

- The Rwandan refugees who escaped cholera have in any case passed through the lightening filter of the Zairian army. Refugee: "The Zairian military ruined us 100%. They stole everything they could steal from us".

- Officially, compassion and self-pity are required. But in several places the exasperation is noticeable. The Rwandan refugees, for heating, have deforested the city. They brought the epidemic. In short, some have trouble with the great African solidarity.

- But to get back, you need help. And some Zairians know that Westerners, too, are not always up to the task. A Zairian: "We must ensure their safety to return home. That's all!".
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Dominique Bromberger :] Au Rwanda les premiers militaires américains sont arrivés ce matin à Kigali pour aider à remettre en état l'aéroport de la capitale. Il s'agit seulement pour l'instant d'un contingent de 60 soldats.

Le Premier ministre français Edouard Balladur a atterri tout à l'heure à Goma [on voit le Premier ministre descendre de son avion et être accueilli par le général Lafourcade] accompagné des ministres de la Défense, François Léotard, de la Coopération, Michel Roussin, et de l'Action humanitaire, Lucette Michaux-Chevry. Il va visiter le dispositif de l'opération Turquoise et des camps de réfugiés [on voit Edouard Balladur et François Léotard en chemisette sortir d'une tente militaire].

Après le choléra, la dysenterie frappe maintenant ceux-ci et les médecins soulignent que cette maladie est beaucoup plus difficile à soigner. Au cours du mois de juillet, le Zaïre a dû accueillir 1 500…, 1 500 000 réfugiés. Un choc auquel il n'était pas préparé. À Goma, la réaction des Zaïrois recueillie par nos envoyés spéciaux Gauthier Rybinski et Manuel Joachim.

[Gauthier Rybinski :] Ces réfugiés rwandais ont une chance toute relative [une incrustation "Goma, Zaïre" s'affiche à l'écran] : ils marchent sur l'une des rares routes goudronnées de Goma. Ils ne respirent donc pas la poussière des roches volcaniques environnantes. Il faut dire que cette route mène à la résidence d'été du Président zaïrois Mobutu [on voit cette résidence à l'image].

Pour le reste, ceux qui ont échappé au choléra sont de toute manière passés par le filtre allégeant de l'armée zaïroise [on voit deux réfugiés se diriger vers une barrière].

[Un réfugié : - "Les Zaïrois civils sont sympathiques mais les Zaïrois militaires sont… complètement désagréables". Gauthier Rybinski : - "Qu'est-ce qui s'est passé par exemple ?". Le réfugié : - "Ils ont…, ils nous ont ruiné à 100 %. Nous on entrait en masse, en masse, en masse, ils nous volaient tout ce qu'ils pouvaient voler. Simple chemise, simple culotte, poste de radio".]

Les soldats zaïrois -- difficiles à approcher avec une caméra -- reconnaissent qu'ils ont été débordés.

[Un soldat zaïrois [il ne sait pas qu'il est filmé] : - "Ils doivent rentrer. Notre souhait : qu'ils…, qu'ils regagnent leur pays, c'est tout. De toute façon on ne peut…, on ne peut pas garder tout ce monde là. Ils… Impossible, ils sont nombreux ! Ils doivent regagner leur pays". Gauthier Rybinski : - "Il y en a qui disent que…, que parfois les…, les…, les soldats zaïrois ont…, ont rançonné les réfugiés. C'est vrai ça ?". Le soldat [et un autre soldat zaïrois] : - "Ah ça…, ça…, ça, non ! Ce sont des commentaires".]

Officiellement, la compassion et l'apitoiement sont de rigueur. Mais à plusieurs endroits l'exaspération est perceptible [on voit une pancarte indiquant : "Parcelle n° cadast. SU 5054 / Interdiction formelle d'enterrer les cadavres dans cette parcelle de l'Université. Elle n'est pas un cimetière"]. Les réfugiés rwandais, pour se chauffer, ont déboisé la ville [on voit plusieurs arbres abattus]. Ils ont apporté l'épidémie. Bref, certains ont mal à la grande solidarité africaine.

[Un Zaïrois : "Vous voyez, la situation devient tout à fait catastrophique. Mais… je préfère qu'ils rentrent chez eux, hein".]

Mais pour rentrer, il faut de l'aide. Et certains Zaïrois savent que les Occidentaux, eux aussi, ne sont pas toujours à la hauteur.

[Un autre Zaïrois : "Ce que nous vous demandons : il faut leur assurer la sécurité de rentrer chez eux. C'est tout ! Y'a…, même si vous amenez des biscuits, euh… Non, un Africain n'est pas survivre à…, pas de biscuits [sic] !".]

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