Fiche du document numéro 35684

Num
35684
Date
Mercredi 22 mars 2017
Amj
Taille
194302
Sur titre
Communiqué de presse
Titre
Le Pape demande pardon pour les fautes de l’Eglise dans le génocide des Tutsi
Source
Type
Communiqué
Langue
FR
Citation
Collectif Ibuka Europe
Rue Stévin 115, 1000 Bruxelles
Belgique

Communiqué de Presse : Le Pape demande pardon pour les fautes de l’Eglise dans le génocide des
Tutsi.
Ibuka Europe a pris connaissance de la déclaration du Pape François 1er demandant pardon pour les
péchés et les manquements de l’Eglise catholique et de ses membres dans le génocide perpétré
contre les Tutsi au Rwanda. Le Saint-Père a présenté ses excuses lors de sa rencontre avec son
Excellence Monsieur Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, ce lundi 20 mars 2017.
Nous saluons la solidarité exprimée par le Pape envers les rescapés qui subissent au quotidien des
conséquences du génocide.
Le pape François fait un pas dans la direction de la reconnaissance de la responsabilité de l’Eglise
catholique en tant qu’institution dans le génocide des Tutsi. Certes l’Eglise n’a pas organisé le
génocide, mais elle en porte la responsabilité idéologique et culturelle depuis son installation au
Rwanda jusqu’à ce jour.
C’est un courage que nous lui reconnaissons et le remercions. Pour autant, nous invitons le SaintPère à aller au bout de la démarche, d’abord en demandant pardon directement au peuple rwandais,
aux victimes et aux rescapés, au nom de l’Eglise catholique et au nom de l’Etat du Vatican. Ensuite,
en prenant un engagement clair et sans ambiguïté pour faciliter la traduction en justice des membres
de son clergé impliqués dans le génocide. Un nombre important de ces prêtres et de ces religieux et
religieuses, présumés génocidaires, sont protégés depuis vingt-trois ans dans des diocèses et des
communautés religieuses se trouvant dans des pays occidentaux : Italie, France, Allemagne, Canada,
Suisse, etc.
Ibuka Europe est convaincu que la réconciliation véritable pour rétablir la dignité du peuple
rwandais, doit obligatoirement passer par la reconnaissance des responsabilités, dont celle de l’Eglise
catholique, par la justice et finalement par la réparation matérielle et symbolique en rapport avec le
crime de génocide.
Enfin, Ibuka Europe invite le Saint-Père à avoir une attention très particulière au sein de l’Eglise
concernant l’idéologie négationniste qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Nier le génocide perpétré
contre les Tutsi par les membres de l’Eglise contribue à perpétuer le crime de génocide, et en même
temps, contribue à profaner l’Homme qui a été créé en l’image de Dieu.
Fait à Fribourg, le 22 mars 2017
César Murangira, Président du Collectif Ibuka Europe.

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