Fiche du document numéro 3547

Num
3547
Date
Mardi 19 juillet 1994
Amj
Hms
20:00:00
Taille
10986221
Sur titre
Journal de 20 heures [2:58]
Titre
Au Rwanda un nouveau gouvernement a prêté serment à Kigali. Le Front patriotique rwandais se taille la part du lion, avec pas moins de huit ministres et le Président
Sous titre
Au même moment, nouvel exode dans la zone de sécurité établie par la France : au total, 500 000 réfugiés sont arrivés sur place.
Nom cité
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Lieu cité
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ZHS
Résumé
- In Rwanda a new government was sworn in Kigali. The Rwandan Patriotic Front takes the lion's share, with no less than eight ministers, including the first, Faustin Twagiramungu, and the President, Pastor Bizimungu.

- At the same time, new exodus in the security zone established by France. A total of 500,000 refugees arrived on the spot. The French government criticizes its partners in the Western European Union for not having yet satisfied the request for logistical assistance.

- Hell might look like Mugunga camp. Not just because of the smoke that poisons the air or the promiscuity of more than 20,000 people crammed on top of each other. But above all because of the volcanic soil where nothing grows. This is one of the places that the Zairians offered to the High Commissioner for Refugees to relieve Goma. What we fear most are epidemics.

- Late and blocked by huge logistical problems in a country lacking everything, aid is arriving in small quantities. While water supply problems multiply all risks, Mugunga already has its first deaths.

- The Quai d'Orsay has let it be known that France will not ask the UN for the extension of its mission in Rwanda.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Jean-Claude Narcy :] Au Rwanda un nouveau gouvernement a prêté serment à Kigali. Et on le voit sur ces images, le Front patriotique rwandais se taille la part du lion, avec pas moins de huit ministres [on voit Paul Kagame venir serrer la main d'Alexis Kanyarengwe], dont le Premier, Faustin Twagirumongo [Twagiramungu] et le Président, le Pasteur [sic] Bizimungo [Bizimungu] qu'on voit…, que vous venez de voir… Le voici qui prête serment sur ces images.

Au même moment, nouvel exode dans la zone de sécurité établie par la France. Au total 500 000 réfugiés sont arrivés sur place. Le gouvernement français [inaudible] à ses partenaires de l'Union de l'Europe occidentale de n'avoir pas encore satisfait à la demande d'aide logistique. Isabelle Marque et Gérard Ramirez se sont rendu dans un camp…, dans un camp de [inaudible] sans aucune infrastructure. Voici leur reportage.

[Isabelle Marque :] L'enfer pourrait ressembler au camp de Minunga [Mugunga]. Pas seulement à cause des fumées qui empoisonnent l'air ou de la promiscuité de plus de 20 000 personnes entassées les unes sur les autres [diffusion d'images de réfugiés entassés dans le camp]. Mais surtout à cause du sol volcanique. Ce sol dur et rocailleux qui blesse les pieds et où rien ne pousse [gros plan sur les pieds d'une personne en train de marcher sur des cailloux]. C'est l'un des endroits que les Zaïrois ont proposé au Haut-Commissariat aux réfugiés pour désengorger Goma. D'autres camps ont été ouverts plus loin et d'accès [inaudible] facile. Mais les réfugiés sont fatigués et beaucoup n'ont plus rien. C'est de peaux de bananes que se nourrissent ces enfants amaigris [on voit des peaux de bananes éparpillées sur une natte]. Leur mère nous dit que ceux qui les entourent ne peuvent les aider.

L'histoire de Consolée est tristement banale : son mari a été tué au Rwanda. Elle s'est fait dépouiller de ses vaches et de ses casseroles au passage de la frontière zaïroise. Et dans la ville, les prix augmentent tous les jours. Elle a donc marché jusqu'ici, elle n'en bougera plus.

["L'eau est très loin, dit-elle. Il faut aller jusqu'au lac. C'est cinq heures par jour. Mais je ne partirai pas d'ici tant qu'on ne me donnera pas à manger. Sans provisions, c'est trop dangereux".]

Ce que l'on craint le plus ce sont les épidémies. Monté dès le début de l'arrivée des réfugiés il y a cinq jours, ce dispensaire ne suffit qu'à donner les premiers soins dans un camp où les conditions sanitaires empirent chaque jour.

[Samantha Bolton, "Médecins Sans Frontières" [elle s'exprime avec un léger accent anglais] : "À cause des rochers c'est très difficile de faire des latrines ou même d'enterrer les gens. Donc les morts ils restent, euh…, pour le moment ils restent partout. Et les latrines on essaie de les creuser. Mais pour le moment, euh…, c'est le dispensaire [inaudible] beaucoup de diarrhées, beaucoup de problèmes d'yeux à cause de la fumée. Et aussi cette zone du Zaïre, c'est…, il y a beaucoup de choléra. Donc, euh…, ça peut être très pro…, euh, désastreux".]

Tardive et bloquée par des problèmes de logistique énormes dans un pays qui manque de tout, l'aide arrive au compte-gouttes. Alors que les problèmes d'approvisionnement en eau multiplient tous les risques. Minunga [Mugunga] compte déjà ses premiers morts [on voit des gens porter un corps dans une civière].

[Jean-Claude Narcy :] Le Quai d'Orsay a fait savoir que la France ne demanderait pas à l'ONU la prolongation de sa mission au Rwanda.

Sachez enfin qu'une petite Rwandaise est née ce matin sur l'aéroport de Goma, accouchée d'ailleurs par un jeune, euh, infirmier français. Elle a été baptisée "Turquoise".

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024