Fiche du document numéro 3534

Num
3534
Date
Mardi 12 juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
Taille
8129836
Sur titre
Journal de 13 heures [2:16]
Titre
Parmi tous les problèmes du Rwanda, celui des orphelins : à Kigali ils sont au moins 60 000
Sous titre
Le FPR exige que la France quitte le pays le 31 juillet au plus tard, comme elle s'y était engagée.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- In Rwanda, the RPF demands that France leave the country by July 31 at the latest, as it had undertaken to do. Yesterday [July 11] for the first time, Edouard Balladur had spoken of a possible extension of the mission until August 21. Confirmation this morning by François Léotard but the withdrawal, he said, will begin at the end of July.

- Among all the problems of Rwanda, that of orphans. In Kigali, they are at least 60,000. But it is very difficult to count them because they are leaving, they are returning from the refugee camps.

- Some are leaving the Bukavu camp. They had taken refuge to escape massacres and war. The children they had taken in during these troubled months, orphans who lost their whole family, cannot follow them. Today is the hour of separation.

- These children who have lost everything will have to leave for the orphanage. They are more than a hundred in Bukavu. They are several thousand across the country. Most of them witnessed the death of their parents. They are serious, absent.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Jean-Pierre Pernaut :] Au Rwanda le FPR exige que la France quitte le pays le 31 juillet au plus tard, comme elle s'y était engagée. Hier [11 juillet] pour la première fois, Edouard Balladur, lui, avait… parlé d'une éventuelle prolongation de la mission jusqu'au 21 août. Confirmation ce matin par François Léotard mais le retrait, dit-il, commencera fin juillet.

Parmi tous les problèmes du Rwanda, celui des orphelins. À Kigol…, à Kigali, ils sont au moins 60 000. Mais il est très difficile de les compter car ils partent, ils reviennent des camps de réfugiés. Reportage de nos envoyés spéciaux Patricia Allémonière et David Cosset.

[Patricia Allémonière :] Certains quittent le camp de Bukavu. Ils s'étaient réfugiés pour échapper aux massacres et à la guerre. D'autres sont sur le départ. Des dizaines de petits yeux les fixent. Les enfants qu'ils avaient recueillis durant ces mois de trouble, des orphelins qui ont perdu toute leur famille, ne peuvent pas les suivre [on voit des gens regroupés devant un bâtiment administratif]. Colette, qui est chargée de les regrouper, a le cœur lourd : elle va devoir se séparer de deux petits qu'elle venait de recueillir.

[Colette : - "Euh, je veux les amener moi aussi, pour les …, pour être ensemble avec les autres". Patricia Allémonière : - "Et vous les avez depuis combien de temps ces enfants avec vous ?". Colette : - "Euh…, à peu près deux semaines". Patricia Allémonière : - "Et vous les avez trouvés où ?". Colette : - "Dans…, dans dans la rue. C'était des enfants, euh…, une fille et un…, un garçon". Patricia Allémonière : - "Et vous pouvez pas les garder ?". Colette : - "J'ai pas de moyens moi aussi".]

Le plus jeune a un mois et demi. Il a été ramassé par cet homme qui explique que la mère de ce bébé a été fusillée six jours après sa naissance. Cet homme tout comme cette femme ont permis à ces gosses de survivre [on voit un homme puis une femme donner à boire à des bébés]. Ils les ont logés, nourris. Mais aujourd'hui, c'est l'heure de la séparation [gros plan sur un bébé en train de pleurer].

Ces enfants qui ont tout perdu vont devoir partir pour l'orphelinat [on entend un bébé pleurer]. Ils sont plus d'une centaine à Bukavu. Ils sont plusieurs milliers dans tout le pays. La plupart d'entre eux ont assisté à la mort de leurs parents. Ils sont graves, absents [gros plans sur des visages d'enfants assis dans un minibus]. Le premier groupe s'en va, Colette serre les dents. "Ils sont en vie, c'est l'essentiel", a-t-elle ajouté avant de nous quitter.

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