Date
Dimanche 10 juillet 1994
Sur titre
Journal de 13 heures [2/2]
Titre
Cardinal Etchegaray : « C'est un pays éclaté, drogué, si l'on peut dire, par la haine, par la violence »
Résumé
- The war in Rwanda: In the final communiqué, the G7 is expected to respond to the French people's urgent request and call for the rapid deployment of a UN force to consolidate a possible ceasefire.
- Cardinal Etchegaray visited Rwanda this week and returned deeply moved. Monsignor Etchegaray: "It's a country that's shattered, a country drugged, so to speak, by hatred, by violence. I told them that I didn't understand. And I told them that the whole world doesn't understand. And I told them that 'perhaps you yourselves don't understand what you've become. I don't recognize you anymore!'. And that struck them a little, by the echoes I had. You can't overwhelm these people. But they are a people who feel astonished. They no longer know where they are. They no longer know where they stand. I visited several churches, one in particular that comes to mind where there were 3,000 victims inside the church with three priests! And there was still the smell of corpses, traces of blood all the way to the altar. That was very symbolic. It was above all the hearts that are broken, it is above all mentalities that are as if distorted. So, to take all that back, it will take at least a generation. Not everyone gave themselves over to Evil! There was very strong resistance. I could give many examples in this sense that bear witness to this. There was a very healthy reaction among many".
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Bruno Masure :] La guerre au Rwanda : dans le communiqué final, le G7 devrait répondre à la demande pressante des Français -- Alain Juppé y faisait allusion il y a un instant -- et lancer un appel à un déploiement rapide d'une force de l'ONU sur place pour conforter un éventuel cessez-le-feu.
Le cardinal Etchegaray s'est rendu cette semaine au Rwanda et il en est revenu bouleversé.
["Monseigneur Etchegaray, Cardinal" : "C'est un pays éclaté, un pays… drogué, si l'on peut dire, par la haine, par la violence. [Plan de coupe] Je leur ai dit que… je ne comprenais pas. Et je leur ai dit que le monde entier le comprend pas. Et je leur ai dit que 'peut-être vous-mêmes, vous ne comprenez pas ce que vous êtes devenus. Je ne vous reconnais plus !'. Et ça les a un peu quand même frappés, cela, par les échos que j'ai eus. Et… on ne peut pas accabler ce peuple. Mais c'est un peuple qui…, qui se sent… comme ébahi. Et, euh…, il ne sait plus où il est. Il sait plus où il en est. [Plan de coupe] J'ai visité plusieurs églises, euh, une en particulier qui me vient à la mémoire où il y a eu 3 000, euh…, victimes à l'intérieur de l'église avec trois prêtres ! Et il y avait encore l'odeur des cadavres, des traces de sang jusqu'à l'autel. C'était bien symbolique cela. Ce sont surtout les cœurs qui sont brisés, ce sont surtout les mentalités qui sont comme faussées. Alors, reprendre tout cela, il faudra une génération au moins. [Plan de coupe] Tout le monde s'est pas livré au Mal ! Il y a eu des résistances très fortes. Je pourrais donner… beaucoup d'exemples dans ce sens là qui témoignent, quand même. Il y a eu une réaction très saine chez beaucoup".]
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