Fiche du document numéro 35279

Num
35279
Date
Samedi 9 juillet 1994
Amj
Hms
24:00:00
Taille
20563
Sur titre
Journal de 24 heures
Titre
Léonidas Rusatira : « Nous dénonçons et nous condamnons officiellement le génocide et tous les autres crimes qui ont été commis dans ce pays »
Sous titre
Au Rwanda la formation d'un gouvernement d'unité nationale est sérieusement envisagée.
Lieu cité
Mot-clé
ZHS
Résumé
- In Rwanda, the outline of a political settlement is taking shape. The formation of a national unity government is being seriously considered. The government army is ready to lay down its arms. The officers are calling for national reconciliation.

- This man is a brigadier general. He was primarily at the side of the assassinated President Habyarimana for years. First at the Ministry of Defense, then at the presidency.

- Today, he commands the Kigali Military Academy, located near Gikongoro. And for the first time, he is speaking and signing a text with other senior officers. A sort of appeal that discusses a halt to the fighting, negotiations with the RPF, and condemnation of the genocide, despite the increasingly provisional government in Gisenyi.

- Brigadier General Léonidas Rusatira: "From within, we denounce and officially condemn the genocide and all the other crimes that have been committed in this country. There have been enough deaths, enough destruction, enough damage, both human and material. The war must end!".

- But what weight does this general and his army of teenagers have in an area where his troops are no longer fighting? An area whose borders are still being explored by the French to assess the RPF's advance.

- Civilians continue to flock by the hundreds of thousands to the French zone, waiting for humanitarian aid that is slow to arrive.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Catherine Ceylac :] Au Rwanda l'esquisse d'un règlement politique se précise. La formation d'un gouvernement d'unité nationale est sérieusement envisagée. Les militaires de l'armée gouvernementale sont prêts à rendre les armes. Les officiers en appellent à une réconciliation nationale. Le reportage de nos envoyés spéciaux Benoît Duquesne, Jean-Louis Normandin et Jean-Claude Gautheron.

[Benoît Duquesne :] Cet homme est général de brigade [gros plan sur Léonidas Rusatira en train d'observer ses troupes ; son subalterne leur crie : "En avant…, marche ! Gauche. 3, 2, 1. 1, 2. 1, 2"]. Il a surtout été pendant des années aux côtés du Président assassiné Habyarimana. D'abord au ministère de la Défense, ensuite à la présidence [on voit des soldats des FAR en train de faire un exercice].

Aujourd'hui il commande l'École supérieure militaire de Kigali, repliée près de Gikongoro. Et pour la première fois il parle et signe un texte avec d'autres officiers supérieurs. Une sorte d'appel où il est question d'arrêt des combats, de négociations avec le FPR et de condamnation du génocide, n'en déplaise au gouvernement de plus en plus provisoire de Gisenyi [on voit Léonidas Rusatira en train de passer en revue ses hommes].

["Général de brigade Léonidas Rusatira" : "De l'intérieur… nous dénonçons, nous, et nous condamnons officiellement, euh, le génocide et tous les autres crimes qui ont été commis dans ce pays. [Plan de coupe] Il y a eu assez de morts, assez de destructions, assez de…, de dégâts tant humains que matériels. Euh, il faut que la guerre finisse !" [gros plan sur les soldats des FAR en train de parader ; on entend : "Bouge ! 1, 2, 3. 1, 2].]

Mais quel est le poids de ce général et de son armée d'adolescents dans une zone où ses troupes ne se battent plus ? Une zone dont seuls les Français explorent encore les frontières pour constater l'avancée du FPR [on voit une automitrailleuse française se diriger vers le flanc d'une colline].

[Benoît Duquesne s'adresse à un soldat français aux commandes de son automitrailleuse : - "Où est-ce qu'on est là ?". Le soldat français : - "À la frontière. À la frontière. Ouais, j'crois qui faut pas s'attarder ici, hein. Allez, on s'casse". Benoît Duquesne : - "Pourquoi ? Pourquoi ?" [On voit une jeep P4 garée au bord d'un chemin ; un soldat français passe à côté d'un militaire des FAR au béret rouge]. Le soldat français : - "Quand y'a plus d'civils c'est qu'ça pue".]

Des civils qui continuent d'affluer par centaines de milliers dans la zone française dans l'attente d'une aide humanitaire qui tarde à arriver [gros plan sur des réfugiés en train de marcher].

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024