Fiche du document numéro 34979

Num
34979
Date
Lundi 7 avril 2025
Amj
Taille
26678
Titre
Génocide des Tutsis au Rwanda : les commémorations, un moment souvent éprouvant pour les rescapés
Sous titre
Au Rwanda, ce lundi 7 avril marque le début des 31e commémorations du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Des commémorations qui, comme chaque année, vont durer 100 jours pour rendre hommage aux plus de 800 000 victimes des massacres. Pour les rescapés, ce moment se prépare en groupe pour surmonter ensemble une période où les souvenirs et traumatismes ressurgissent. Un jour avant le début des commémorations, l’association Avega des veuves du génocide a organisé plusieurs rassemblements dans toutes les provinces du pays.
Source
RFI
Type
Page web
Langue
FR
Citation
Avec notre correspondante à Kigali, Lucie Mouillaud

Le rassemblement commence par des embrassades entre les quelques centaines de rescapées réunies dans la salle. Un moment important pour Joséphine Murebwayire, 71 ans et survivante du génocide.

« C’est une période qui me rappelle que je suis toujours en vie et que je dois vivre pour ceux qui sont partis. En tant que mère qui a perdu tous ses enfants, qui a tellement souffert, si je suis encore en vie, je dois aider les autres à vivre aussi. Je dois aider les autres à être résilientes », affirme-t-elle.

Solidarité



La solidarité entre rescapées est mise au premier plan pour que personne n’affronte seule la période de commémorations. Une minute de silence est respectée.

« Avega a trouvé bon de rassembler les membres, de se souvenir et de voir ensemble la période que nous allons traverser pour qu’on ne se laisse pas entraîner par le traumatisme. Il faut qu’on commence la période avec de la force », explique Valérie Mukabayire, l’ancienne présidente d’Avega.

« Résilientes »



Les rescapées prient pour les disparus et pour trouver la force de traverser cette période. Pendant les 100 jours de commémorations, le groupe s’engage à veiller les uns sur les autres. « On se rend des visites, surtout quand on sait qu’il y a quelqu’un de plus faible que les autres. On se rappelle tout ce qui s’est passé, comment on était juste après le génocide et comment on a été résilientes ! C’est une période très spéciale », raconte Valérie Mukabayire.

Plus d’un quart des rescapés du génocide souffre encore de stress post-traumatique majeur. Des symptômes souvent amplifiés pendant les commémorations.

Philibert Gakwenzire, président de l’association de rescapés Ibuka : « Ça ne devrait pas vraiment être une journée de polémique, parce que la mémoire, l’histoire, ce qui s’est passé, les leçons que nous devons tirer de ce qui s’est passé, ça devrait être vraiment au-dessus de la mêlée, la mémoire devrait surplomber tout. Et qu’à un certain moment, tout le monde s’agenouille, rende hommage aux victimes et prône un moment de réflexion ».

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024