Date
Dimanche 12 juin 1994
Sur titre
Journal de 13 heures [1:35]
Titre
Jean-Louis Machuron, président de Pharmaciens sans frontières : « On sent notre impuissance face à ce génocide. C'est une honte qu'on laisse le général Dallaire tout seul. C'est un véritable scandale »
Sous titre
Désormais les victimes sont pour la plupart des enfants.
Résumé
- In Rwanda, the situation continues to worsen. Rebel troops seem to be gaining ground and very heavy fighting broke out this morning in several areas of the capital.
- The UN Secretary General has said that the UN forces are now ready to intervene quickly, provided they have armor on site.
- Priests, nuns and especially those who take care of orphanages witness systematic raids and massacres. Most of the victims are now children. Two orphanages in Kigali where Tutsi were found were the prey of Hutu militias: several hundred dead.
- In Kigali hospital, members of Doctors and Pharmacists Without Borders are still trying to protect children. For Jean-Louis Machuron, president of Pharmaciens sans frontières: "We feel our powerlessness in the face of this massacre and the genocide. It is a shame that we leave General Dallaire alone with 2 or 300 men. He is a real man. scandal".
- This morning raids and massacres continue. A dramatic situation when we know that in the capital alone, there are 15,000 orphans.
Citation
[Claire Chazal :] Venons-en maintenant au drame du Rwanda. La situation ne cesse de s'aggraver. Les troupes rebelles semblent gagner du terrain et de très violents combats ont éclaté ce matin dans plusieurs quartiers de la capitale. Le secrétaire général de l'ONU a affirmé que les forces des Nations unies étaient désormais prêtes à intervenir rapidement à condition qu'elles disposent sur place de blindés. Ghislaine Laurent.
[Ghislaine Laurent :] Horreur, barbarie, aucun mot en fait ne peut vraiment décrire ce qui se passe au Rwanda [des images d'archives de scènes de massacres sont diffusées]. Tâche de plus en plus difficile pour les prêtres et les religieuses, surtout ceux qui s'occupent des orphelinats. Ils assistent à des rafles systématiques et des massacres. Désormais les victimes sont pour la plupart des enfants, des innocents [des images insoutenables d'enfants blessés ou mutilés sont diffusées].
Deux orphelinats de Kigali où se trouvaient des Tutsi ont été la proie des milices hutu : plusieurs centaines de morts.
Dans l'hôpital de Kigali [on voit à l'image un bâtiment sur lequel se trouve inscrit "Hôpital de Gahini, 1927-1990"], des membres de Médecins et Pharmaciens sans frontières tentent encore de protéger les enfants [on voit Annie Faure, de dos, s'occuper d'un bébé allongé à même le sol].
["Par téléphone, Jean-Louis Machuron, 'Président de Pharmaciens sans frontières'" : "On est, euh, très soucieux et on a envie de hurler très fort. Mais…, et…, et on sent notre impuissance face à ce massacre et le génocide. On attend toujours les 450 Casques bleus qui sont promis depuis cinq semaines et c'est une honte que…, on laisse le général Dallaire tout seul avec 2 ou 300 bonhommes. Ils ne peuvent pas être partout à la fois ! C'est un véritable scandale".]
Ce matin rafles et massacres se poursuivent. Une situation dramatique lorsque l'on sait que dans la seule capitale se trouvent 15 000 orphelins. Et dans l'ensemble du pays, ils sont des centaines de milliers aujourd'hui terrorisés [on voit des gens distribuer des vivres à des réfugiés massés derrière une clôture grillagée].
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