Fiche du document numéro 34357

Num
34357
Date
Mercredi Novembre 2023
Amj
Fichier
Taille
6236488
Titre
Billets d'Afrique No. 332
Cote
No 332
Type
Publication périodique
Langue
FR
Citation
Attaquer l’État
L’action de la France au Rwanda était
illégale. L’Élysée, dont le principe directeur
est le maintien de la zone d’influence
française, n’a pas dénoncé le traité
d’assistance et coopération de 1975 avec le
Rwanda, et a tenu à bout de bras le régime. Et
ce, même pendant le génocide des Tutsis,
d’avril à juillet 1994. Les actions et inactions
de l’État français engagent sa responsabilité
pour les conséquences qu’ont subies les
victimes du génocide et leurs proches.
Cet axe est développé dans une requête
déposée en avril 2023 et révélée par Afrique
XXI par une vingtaine de rescapés et deux
associations. Ils poursuivent l’État français
pour « fautes lourdes » et demandent des
réparations devant la justice administrative.
Sont visés notamment : 1) dans les mois qui
ont précédé le génocide, les contrôles
d’identité effectués par les soldats français ;
2) au début du génocide, l’évacuation
d’Hutus alliés plutôt que de Tutsis menacés ;
3) pendant le génocide, la livraison d’armes ;
4) pendant l’opération Turquoise à la fin du
génocide, l’inaction pendant trois jours de
massacres à Bisesero, l’inaction face à la Radio
Télévision libre des Mille Collines qui appelait
à la haine, le non­-désarmement et la non­
arrestation des génocidaires, le manque de
protection des rescapés qui, dans les camps,
n’ont pas été séparés des génocidaires. Ce
recours est distinct des autres plaintes, car la
responsabilité administrative de l’État ne
relève pas de la justice pénale, censée juger
les crimes de personnes individuelles, qui
rechigne à mettre en cause le chef d’état­
major de l’époque, l’amiral Lanxade.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024