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Vous avez tout pour condamner l'accusé", a assuré l'avocat au jury. "
Vous avez le dossier répressif, les récits des victimes, les témoignages concordants. Vous répondrez 'oui' à toutes les questions qui vous seront posées (pour déterminer la culpabilité, NDLR) et vous ferez ainsi avancer la justice avec un J majuscule."
Dans sa plaidoirie, le pénaliste s'est attardé sur plusieurs points, à commencer par la défense de l'accusé. "
Tout le monde a le droit d'être défendu. Mais la manière de le faire est un choix. Emmanuel Nkunduwimye a choisi de demander l'acquittement", a regretté M
e Deswaef. "
Il a le droit de mentir, c'est ce qu'il fait. Et il a le droit de se taire, ce qu'il fait aussi sur certaines choses."
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L'accusé nie être un génocidaire, nie avoir participé à ces actes, nie avoir commis ce qu'on lui reproche. Pour les victimes, c'est être nié jusque dans la mort", a ajouté l'homme de loi. Et ce dernier de citer plusieurs autres responsables du génocide rwandais qui sont passés aux aveux lors de leur procès.
M
e Deswaef est également revenu sur les dires des témoins de moralités, dont certains avaient présenté l'accusé comme un homme bien et gentil. L'avocat a alors fait référence à une chanson de Jean-Jacques Goldman, "Né en 17 à Leidenstadt", dans laquelle le chanteur français questionne la possibilité de tout un chacun de devenir un monstre en fonction du contexte dans lequel il est plongé. "
Vous ne jugez pas un homme. Vous jugez des actes. Des actes commis par un homme qui, dans sa vie privée, avec sa famille, est peut-être un homme bien", a pointé M
e Deswaef.
L'avocat a ajouté que les témoignages entendus à l'audience étaient "
accablants, concordants et ne laissaient aucune place au doute. La défense va tenter de les distiller en les détricotant, en les isolant", a-t-il averti les jurés
. Mais vous ne serez pas dupes."