Fiche du document numéro 34104

Num
34104
Date
Dimanche 7 avril 2024
Amj
Taille
429834
Titre
Communiqué de RESIRG à l’occasion de la 30ème Commémoration des victimes du Génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda
Source
Type
Communiqué
Langue
FR
Citation
Il y a trente ans, le monde assistait à un génocide qui, aujourd’hui, ne fait plus l’objet d’un débat d’identification. Après trente ans, nous ne devons jamais oublier que plus d'un million d'hommes, de femmes, mais aussi d'enfants tutsis ont été assassinés entre le 7 avril et le 4 juillet 1994. Tous périrent consécutivement à une politique délibérément génocidaire, sous le regard indifférent des plus hauts responsables de la communauté internationale, à travers notamment la MINUAR (Mission des Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda).

Il aura fallu l’héroïsme du Front Patriotique Rwandais (FPR) pour arrêter ce génocide, sauver les rares survivants qui pouvaient encore l'être et rétablir la paix et la sécurité pour tous. Trente ans après, force est de rappeler qu’on ne doit jamais rester silencieux, quand se profilent des situations d’injustices, bien avant que ne soit commis l’irréparable.

Ces évènements tragiques nous rappellent combien le discours de haine incite à la violence, sape la tolérance et donc la cohésion sociale. Poussé à ses extrêmes limites, il peut aboutir au paroxysme du génocide. L'effet génocidaire de la haine n'est malheureusement pas nouveau, mais son ampleur et son impact sont aujourd'hui amplifiés par les nouvelles technologies de la communication. Tel fut, progressivement, le cas au Rwanda, sur la longue durée de 1959 à 1994.

À l’heure de la montée des discours de haine et des extrémismes à travers le monde, en Amérique, en Europe, au Moyen-Orient ou en Asie, etc., il faudrait condamner le racisme sous toutes ses formes, ainsi que toute autre forme de haine et de discrimination. L’histoire tragique du génocide des Arméniens, du génocide des Juifs, et du génocide des Tutsis du Rwanda devrait nous servir d'avertissement, comme en avise Yves Ternon, qui énonce et dénonce également le négationnisme dont ces crimes irréparables sont indissolublement tissés. Quel que soit le continent considéré, les effets corrosifs du révisionnisme et du négationnisme de ces crimes sur la mémoire et sur la cohésion sociale atteignent, de nos jours, un niveau alarmant.

La 30ème Commémoration des victimes du génocide anti-tutsi intervient pendant que la guerre fait des ravages en République Démocratique du Congo (RDC), où nous voyons des massacres de masse aux relents génocidaires, dont l’origine historique nous fait remonter au génocide commis contre les Tutsis au Rwanda en 1994. La résurgence du discours négationniste et de haine conduit à l’assassinat de Tutsis Rwandophones Congolais, de Banyamulenge et de Hema, pour la seule raison, leur origine ethnique réelle ou supposée.

La lenteur et, par moments, l’ambiguïté des mesures prises par l'Organisation des Nations unies, par l’Union européenne, et par l’Union africaine ne sont pas de nature à permettre de trouver une solution politique à l’est du Congo et à décourager les porteurs du projet d’extermination.

De tels crimes vont à l'encontre des valeurs les plus fondamentales portées par l'humanité. Les auteurs de tels actes doivent en être prévenus, traduits devant les tribunaux et, le cas échéant, en être sanctionnés, pour le plus grand effet positif d’exemplarité.

Ces évènements interviennent au moment où l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), cet organe éthique, scientifique et de veille stratégique de la communauté internationale, vient d’inscrire quatre mémoriaux des victimes du génocide des Tutsis au patrimoine mondial de l’humanité.

Prenant, à nouveau, toute la mesure de ses responsabilités, à la faveur de cette 30ème commémoration, le Réseau International Recherche et Génocide (RESIRG Asbl), tient à souligner l'importance de travaux recherche pouvant aller jusqu’aux questions spéciales et approfondies sur le génocide et sur les crimes contre l’humanité. RESIRG tient, par ailleurs, à la promotion des systèmes éducatifs qui ouvrent sur la tolérance et sur l’amitié entre les peuples et au sein des populations.

RESIRG s’engage également à poursuivre ce travail de vérité, d’éducation et de sensibilisation sur les différentes facettes des crimes de génocide. Nous entendons, notamment continuer à contribuer aux travaux de recherche, initiés par le colloque international qui s’est déroulé à Kigali en septembre 2022, puis à Paris en septembre 2023, sous l'éventail thématique de « Savoirs, Sources et Ressources sur le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda/La recherche en acte. »

Bruxelles le 07 avril 2024.

Pour le Réseau International Recherche & Génocide (RESIRG Asbl)

Déogratias MAZINA

Président

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024