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Rwanda-situation
Nouveaux renforts français attendus samedi soir à Kigali, selon le chef d'état-major des armées françaises
PARIS, 9 avr (AFP)
Quelque 120 soldats français supplémentaires doivent arriver samedi en fin de journée à Kigali, ce qui portera à quelque 400 les effectifs français dépêchés au Rwanda, a indiqué samedi le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Jacques Lanxade.
Ces troupes du 8ème RPIMA (Régiment d'Infanterie de Marine) viendront de Bangui (Centrafrique) où sont regroupées avions-cargos et unités prises au Tchad et à Libreville, a précisé le général Philippe Mercier, responsable des opérations à l'état-major au cours d'un point de presse de présentation de l'opération Amarillys.
280 militaires français avaient en deux vagues - quatre avions vers 03H15 (heure de Paris) puis un cinquième vers 06H30 - ont pris le contrôle de l'aéroport de Kigali afin d'assurer le rapatriement des ressortissants français résidant au Rwanda, ravagé depuis trois jours par des combats.
Le chef d'état-major français a indiqué que l'ordre avait été donné aux coopérants et à leur familles, dont la mission n'est pas indispensable de quitter le Rwanda. Cette opération est exclusivement destinée à permettre le départ des ressortissants français, a fait valoir l'amiral Lanxade en indiquant que l'état-major français était en contact extrêmement étroit avec les états-majors belges et américains.
L'arrivée de 120 militaires samedi soir et d'une antenne chirurgicale intervient dans la perspective où nous devrions aller chercher des ressortissants dans la ville, a précisé le général Mercier.
L'évacuation n'a pas commencé car les conditions ne permettent pas d'assurer le transfert et nous préférons que les ressortissants français restent où ils sont, a dit le chef d'état-major.
D'autre part, l'amiral Lanxade a déclaré qu'un sous-officier français et sa femme ont très probablement été tués par des hommes du Front patriotique rwandais (FPR). On est également sans nouvelles d'un troisième coopérant militaire à Kigali, a-t-il ajouté.
Des éléments hutus (l'ethnie majoritaire) s'étaient réfugiés chez eux. Des gens du FPR sont venus et c'est à cette occasion qu'ils ont très probablement été tués, a-t-il dit.
L'amiral Lanxade a aussi indiqué qu'un prêtre français a été assassiné mercredi soir dans le nord du Rwanda par des forces du FPR.
Le chef d'état-major des armées françaises a indiqué samedi disposer d'informations comme quoi des troupes du Front patriotique rwandais (FPR, la rébellion armée de la minorité tutsie) feraient mouvement vers la capitale Kigali. Ceci conduit à engager un mouvement de repli de nos coopérants situés dans le nord du pays, a ajouté le chef d'état-major au cours d'un point de presse visant à exposer l'opération française au Rwanda, baptisée Amaryllis.
Après une nuit calme, la situation s'est dégradée, il y a des tirs dans la ville et on ne circule pas convenablement, a souligné l'Amiral Lanxade en faisant valoir que l'arrivée des militaires français la nuit passée à Kigali était une opération exclusivement destinée à permettre le départ des ressortissants français.