Le 8 avril 1994, le couple Didot est signalé mort par des témoins. Leurs dépouilles et celle de leur jardinier rwandais sont récupérées dans le jardin de leur villa quatre jours plus tard. Le corps de René Maïer sera, lui, retrouvé le lendemain.
L'avocat Hector Bernardini rappelle que de nombreuses pistes restent à explorer dans cette affaire : «
Il y a encore des témoins allégués qui auraient assisté à l’exécution. Il y a encore du personnel militaire qui serait en mesure de nous dire, effectivement, si c’était bien des blessés par balles et non pas des personnes qui avaient été tailladés à la machette. Cela nous indiquerait qu’il s’est déroulé une exécution sommaire et non un massacre par des miliciens. »
Les deux gendarmes, qui étaient opérateurs radio, ont pu entendre un message révélateur des circonstances de l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.
François Graner, de l'association Survie, questionne notamment l'authenticité des certificats de décès. Ceux-ci ont été établis à Bangui avant le rapatriement finalement des corps vers la France.
«
Ce sont des faux grossiers. En plus, ils sont huit et se contredisent entre eux, résume-t-il
. Ces faux certificats ont été faits à l’ordinateur. Or, à l’époque, à Bangui, il n’y avait qu’un seul ordinateur et c’était celui du commandement des forces françaises. Donc, si les juges veulent commencer, la première chose qu’ils font, ils vont interroger le commandement des forces françaises de l’époque et ils vont voir qui a fait ces certificats. »
Aucune autopsie n'a été pratiquée, et aucune enquête n'a été ouverte jusque-là sur ce triple homicide.