Fiche du document numéro 33990

Num
33990
Date
Dimanche 7 avril 2024
Amj
Taille
120652
Titre
Script de la vidéo du Président de la République à l'occasion des commémorations du 30e anniversaire du génocide des Tutsi
Tres
Après que l’Elysée ait fait savoir le 4 avril 2024 que « le chef de l’État rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté », la déclaration du président de la République Emmanuel Macron, diffusée sous forme d'une vidéo, est extrêmement décevante. Il n'a pas eu le courage d'assumer cet aveu et se retranche derrière les propos relativement ambigus qu'il a tenus à Kigali le 27 mai 2021. Alors que nous savons que le génocide des Tutsi n'aurait pas eu lieu si la France ne s'était pas rangée du côté des tueurs, il s'agit en l'espèce de complicité de génocide, voire d'entente en vue de commettre un génocide. Les soupçons désignant des acteurs français dans la réalisation de l'attentat qui a constitué la mise à feu du génocide ne font qu'augmenter les charges qui pèsent sur la France. Il s'agit bien d'un crime d'État. Il est alors scandaleux de s'en remettre non pas à la justice mais à des historiens pour enquêter sur le crime. Il est scandaleux de le déguiser sous des euphémismes conjuguant l'aveuglement, l'incapacité à penser le génocide et la défaite de la pensée. Il s'agit d'un crime qui a coûté la vie à plus d'un million de personnes. Il s'agit de criminels et de leurs commanditaires.
Type
Discours
Langue
FR
Citation
Merci de noter qu’il s’agit d’un document de travail, non diffusable.

Ce texte est sous embargo jusqu’à la diffusion de la vidéo.

Emmanuel MACRON

Je ne peux pas être parmi vous en ce jour si important et cette 30e commémoration internationale du génocide des Tutsis.

Sur ce génocide, ce moment si important, cruel de votre histoire, oserais-je dire de notre histoire, je crois avoir tout dit le 27 mai 2021 quand j'étais parmi vous. Je n'ai aucun mot à ajouter, aucun mot à retrancher de ce que je vous ai dit ce jour-là.

La France assume tout et exactement cela dans les termes que j'ai employés et je remercie encore le président KAGAME pour la manière qu'il a eue de les accueillir et ce faisant d'ouvrir une nouvelle page, ensemble, de notre relation.

Le passé devait être nommé, le passé doit continuer d'être analysé, étudié par nos historiens dans les meilleures conditions, dans le travail de l'historiographie qui se poursuivra.

Et puis le travail doit se poursuivre aussi pour que ce passé soit étudié, transmis et c'est aussi le sens des missions qui se poursuivent entre universitaires, historiens, Rwandais, Français, mais aussi du monde entier, tout le travail qui a été fait par le professeur DUCLERT et tant de ses collègues pour que les archives soient préservées, parfois constituées, que les témoignages soient consolidés et que ce travail se poursuive.

En tout cas, en cette journée, je voulais ici vous redire mon attachement, mon affection profonde, réassumer devant vous ces mots du 27 mai 2021 et vous dire que ma volonté profonde, celle de la France, c'est que nous continuions d'avancer ensemble, main dans la main, en nous souvenant toujours, mais avec cette volonté d'espérance qui ne peut se bâtir que quand le passé est regardé en face et assumé, mais avec cette volonté chevillée au corps de bâtir un partenariat nouveau avec le Rwanda, avec toute la sous-région, avec le continent africain.

C'est cela qui anime la France, c’est ce sur quoi nous œuvrons chaque jour, c'est ce sur quoi je suis engagé et je continuerai d'être engagé à vos côtés. Merci, je suis de tout cœur avec vous en cette journée. Merci à tous.

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