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LE 23 MARS 1994
KGLI LE 23/03/94 À 09H57
CO MINDEFENSE PARIS 70
CQ BUJUMBURA 61
OBJET : INQUIETUDES DU PRESIDENT HABYARIMANA CONCERNANT LE BURUNDI
RESUME: LE PRESIDENT HABYARIMANA CRAINT UNE NOUVELLE DESTABILISATION AU BURUNDI.
XXX
TEXTE : LE PRESIDENT HABYARIMANA M'A APPELE VERS 3 H CE MATIN
POUR M'INDIQUER QU'IL AVAIT RECU DES TNFORMAIIONS TRES INQUIETANTES
DU BURUNDI. LES COMMUNICATIONS TELEPHONIQUES AVEC L'HOTEL DU LAC
AURAIENT ETE COUPEES. DES MOUVEMENTS DE TROUPES CONSTATES DES
COLLINES VERS LA CAPITALE.
QUELQUES INSTANTS PLUS TARD, LE CHEF DE L'ETAT À REPRIS CONTACT
AVEC MOI POUR M'INDIQUER QU’IL S'ETAIT ENTRETENU PAR TELEPHONE AVEC
SON HOMOLOGUE BURUNDAIS ET TENAIT A ''RECTIFIER'' CES INFORMATIONS :
LE PRESIDENT DU BURUNDI LUI AVAIT CONFIRME QUE LA GENDARMERIE ETAIT
EN EFFERVESCENCE MAIS L'AVAIT ASSURE SUIVRE DE PRES LA SITUATION,
NOTAMMENT AVEC LE G3 DE LA GENDARMERIE.
XXX
COMMENTAIRE : CES APPELS DU PRESIDENT HABYARIMANA ILLUSTRENT UNE
NOUVELLE FOIS L'ATTENTION QU'IL PORTE AU BURUNDI ET SA
CRAINTE DE VOIR S'OUVRIR UN ''FRONT SUD'' POUR SON PAYS. IL EST PAR
AILLEURS SIGNIFICATIF DE SES APPREHENSIONS, MEME SI ELLES PEUVENT
ETRE MOTIVEES PAR L'EVOLUTION DE LA SITUATION À BUJUMBURA, SE
MANIFESTENT AU MOMNT OU IL S'APPRETE SANS DOUTE À FRANCHIR LE
DERNIER PAS VERS L'INSTALLATION DES INSTITUTIONS DE TRANSITION : LES
PAYS OCCIDENTAUX, SI PROMPTS A PRECHER LA DEMOCRATISATION, SONT-ILS
EN MESURE D'INTERVENIR EFFICACEMENT POUR LA PROTEGER ET, SI TEL
N'EST PAS LE CAS, DE QUELLE GARANTIE BENEFICIERA-T-IL LUI-MEME SI LE
FPR ESSAIE PLUS TARD D'ARRACHER À NOUVEAU PAR LA VOIE DES ARMES CE
QU'IL N'AURA PU OBTENIR PAR LES URNES ? ENFIN, ON CONSTATE UNE
NOUVELLE FOIS QU'AU DELA DES RELATIONS BILATERALES
RWANDO-BURUNDAISES LES CONTACTS DIRECTS SONT INCESSANTS ENTRE LES
FORCES POLITIQUES DES DEUX PAYS, AVEC LEUR LOT DE RUMEURS ET SANS
DOUTE D'INTERFERENCES./.
MARLAUD
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