Fiche du document numéro 33414

Num
33414
Date
Vendredi 1er juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
21079
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
Évacués hier soir [30 juin], ces blessés de l'ethnie tutsi viennent de la région sud du Rwanda où ils s'étaient réfugiés pour fuir les massacres
Sous titre
Des rescapés des massacres que l'armée française recherchait depuis une semaine.
Lieu cité
Mot-clé
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Résumé
- They operated tirelessly, since yesterday [June 30] evening, treating gunshot wounds but especially machete and ax wounds. Mutilations to the foot, to the head, everywhere.

- Evacuated yesterday evening [June 30] to the rear base of Operation Turquoise, here in Goma in Zaire, these wounded, all of the Tutsi ethnic group, come from the southern region of Rwanda where they had taken refuge to flee the massacres.

- It was a French patrol that found them. Hidden in the mountains, hoping to no longer encounter the army and militias of the other ethnic group who pursue them night and day and who do not hesitate to put children to death.

- A young survivor from Bisesero: "The soldiers use rifles, machetes, bamboos, swords and all the traditional Rwandan weapons. And modern weapons. Even a one-day-old child was killed".

- In the afternoon, a second wave of evacuations of wounded Tutsi should follow here in Goma. Survivors of the massacres that the army had been looking for for a week. They and all those who do not yet dare to come out of their hiding place, holed up somewhere in the forests of Rwanda.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Valérie Fourniou :] Ils ont opéré sans relâche, depuis hier [30 juin] au soir, soigné des blessures par balle mais surtout des blessures faite à la machette et à la hache [on voit des médecins militaires français sous une tente en train de soigner des rescapés des massacres de Bisesero]. Des mutilations au pied, à la tête, partout [gros plan sur un rescapé en train de se faire soigner le pied et qui se tord de douleur ; il manque des doigts à son pied squelettique].

Évacués hier soir [30 juin] sur la base arrière de l'opération Turquoise [gros plan sur un rescapé couché sur un brancard], ici à Goma au Zaïre, ces blessés, tous de l'ethnie tutsi [on voit un rescapé blessé à la main et un vieillard boiteux s'avancer vers la tente des militaires], viennent de la région sud du Rwanda où ils s'étaient réfugiés pour fuir les massacres [on voit des militaires français en train d'aider un rescapé à descendre d'un véhicule ; le rescapé a une étiquette collée sur le front ; on entend une voix masculine française dire : "Tu nous envoies vers la ville !"].

C'est une patrouille française qui les a trouvés. Cachés dans la montagne, espérant ne plus rencontrer l'armée et les milices de l'autre ethnie qui les poursuit nuit et jour et qui n'hésite pas à mettre à mort des enfants [on voit des militaires français en train de porter dans leurs bras des enfants puis les installer dans des couvertures de survie ; les enfants ont une étiquette collée sur le front].

[Un jeune rescapé de Bisesero : - "Les soldats…, ils utilisent des…, des fusils, des…, des machettes, bam…, des bambous, des épées et tous… des armes traditionnelles rwandais [sic]. Et des armes modernes". Valérie Fourniou : - "Même contre les enfants ?". Le jeune rescapé : - "Pardon ?". Valérie Fourniou : - "Même, euh, contre les enfants tutsi ?". Le jeune rescapé : - "Oui… Même les enfants sont…, même un enfant… de, euh, un jour, on ne les tuait [sic]".

Valérie Fourniou interroge ensuite un autre rescapé de Bisesero, gravement blessé au visage : - "Qui vous a tiré dessus ?". Le rescapé : - "C'est… les soldats rwandais". Valérie Fourniou : - "L'armée, euh…, gouvernementale ?". Le rescapé : - "Oui, oui". Valérie Fourniou : - "Ouais. Pourquoi ? Parce que vous êtes tutsi ?". Le rescapé : - "Oui, oui. Parce que j'ai…, nous sommes…, nous sommes les Tutsi". Valérie Fourniou : - "Oui".]

Dans l'après-midi, devrait suivre ici à Goma une deuxième vague d'évacuation de blessés tutsi [gros plans sur une femme amaigri en train de manger puis sur deux enfants dont l'un a une étiquette "E15" collée sur le front]. Des rescapés des massacres que l'armée recherchait depuis une semaine. Eux et tous ceux qui n'osent pas encore sortir de leur cachette, terrés quelque part dans les forêts du Rwanda [on voit des enfants blessés puis un militaire français au béret noir en train de monter la garde devant l'hôpital de campagne].

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