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L'opposition burundaise, à majorité tutsi, qui avait réclamé le départ du Premier ministre Anatole Kanyenkiko, a finalement réussi à s'accorder sur le nom de son successeur. Le Premier ministre avait déclaré qu'il se retirerait dès que l'opposition réussirait à trouver un candidat pour le remplacer. Antoine Nduwayo, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des pays des grands lacs (CEPGL), est devenu hier ce candidat «consensuel». En fait de consensus, sa désignation résulte d'un bras de fer entre l'Uprona (Union pour le progès national), la plus grande formation de l'opposition dont il est issu, et ses 7 petits alliés. Ces derniers ont choisi Antoine Nduwayo, rejetant le candidat unique que leur avait présenté la direction de l'Uprona, Aster Girukwigomba, ancien ministre du Commerce et ancien conseiller économique de l'ex-président Pierre Buyoya.
La candidature de Antoine Nduwayo doit maintenant être approuvée par le camp présidentiel avant d'être soumise au président Sylvestre Ntibantunganya pour nomination. Le président burundais a estimé samedi que l'épreuve de force, engagée par l'opposition avec la majorité présidentielle du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), menaçait le pays qui va de crise en crise, et risque selon lui de connaître un «génocide pire qu'au Rwanda». L'opposition avait par ailleurs appelé dimanche soir à la fin de la grève générale qu'elle avait lancée mardi, pour contraindre à la démission le Premier ministre. Cette grève largement suivie avait paralysé Bujumbura et plusieurs régions du pays.
A.F.