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Quatre mémoriaux commémorant le génocide des Tutsi au Rwanda, durant lequel au moins 800.000 personnes ont été exterminées, ont intégré mercredi le patrimoine mondial de l’Unesco, a annoncé l’organisation onusienne.
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« Nouvelle inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Sites mémoriaux du génocide: Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero », a indiqué l’Unesco sur X (ex-Twitter).
Ces quatre sites commémorent les massacres qui ont ensanglanté le Rwanda durant une centaine de jours entre avril et juillet 1994, visant l’ethnie tutsi mais aussi des Hutu modérés.
Situé sur la colline de Gisozi à quelques kilomètres du centre de la capitale Kigali, le Mémorial du génocide, construit en 1999 et inauguré en 2004, est le principal des quelque 200 lieux de souvenir qui jalonnent « le pays aux mille collines ».
Le site abrite notamment les restes de 250.000 personnes retrouvées dans les rues, maisons, fosses communes et rivières de Kigali et ses environs.
Dans le musée retraçant l’histoire du Rwanda, le visiteur se retrouve notamment confronté à des vitrines exposant crânes, fragments d’os, vêtements déchirés, aux images de cadavres entassés, aux portraits des victimes et aux armes -- machettes, gourdins, fusils -- utilisées par les génocidaires.
Les autres sites classés par l’Unesco ont été le théâtre de tueries parmi les plus sanglantes du génocide.
Dans l’église de Nyamata, à une quarantaine de kilomètres au sud de Kigali, 50.000 personnes qui y avaient cherché refuge ont été massacrées en une journée.
Le bâtiment a été transformé « en mémorial représentatif d’autres églises dans lesquelles sont mortes les victimes du génocide », affirme l’Unesco sur son site internet.
Sur la colline de Murambi, à environ 150 kilomètres au sud-ouest de Kigali, les autorités locales et les ex-forces armées rwandaises avaient appelé en avril 1994 la population tutsi à se regrouper dans un groupe scolaire technique en construction sous prétexte de garantir leur sécurité, avant de les massacrer. Entre 45.000 et 50.000 personnes y sont mortes.
Le site de Bisesero commémore notamment la résistance menée, avec lances, machettes et bâtons, par des Tutsi face aux génocidaires qui assassinaient des centaines de personnes dans les collines de cette région de l’ouest du pays.
Les massacres de Bisesero sont l’un des épisodes les plus sensibles du génocide.
La justice française a relancé en juin l’enquête sur la plainte de plusieurs associations, qui accusent les forces de la mission militaro-humanitaire française Turquoise d’avoir, du 27 au 30 juin 1994, sciemment abandonné les civils tutsi réfugiés dans les collines de Bisesero, laissant se perpétrer le massacre de centaines d’entre eux.