Fiche du document numéro 32796

Num
32796
Date
Jeudi 13 avril 2000
Amj
Taille
0
Titre
Le Téléjournal - Entrevue avec Roméo et Élizabeth Dallaire sur le stress post-traumatique vécu après le génocide au Rwanda
Nom cité
Mot-clé
Source
Type
Émission télévisée (vidéo)
Langue
FR
Citation
Il y a 25 ans, une guerre civile éclatait au Rwanda. Malgré la présence des Casques bleus de l'ONU, la communauté internationale échoue à empêcher ces 100 jours de carnage. Retrouvez dans nos archives le témoignage de celui qui dirigeait la mission de paix onusienne : le général canadien Roméo Dallaire.

[…]

[Le 6 avril 1994,] l'avion ramenant le président rwandais Juvénal Habyarimana d'une conférence sur les crises au Rwanda et au Burundi est abattu par un missile.

Cet assassinat entraîne une guerre civile entre les rebelles du Front patriotique rwandais, de la minorité tutsie, et les forces gouvernementales, fidèles à la majorité ethnique hutue.

Les troupes onusiennes dirigées par le commandant Roméo Dallaire sont sur place comme outil de maintien la paix. Elles n'ont pas le droit d'intervenir dans ce génocide.

Roméo Dallaire réclamera de l'ONU davantage de militaires, de l'équipement adéquat et la permission de passer à l'offensive afin, dans un premier temps, de prévenir les atrocités, puis de les arrêter.

Devant l’escalade de la violence, il tentera aussi d’alerter les grandes puissances, l'opinion internationale.

Ses appels ne seront pas entendus.

Entre avril et juillet 1994, 800 000 Rwandais, hommes, femmes et enfants, sont massacrés.

Le commandant des forces de l’ONU assiste impuissant aux meurtres de civils. Son cantonnement dans ce rôle lui sera reproché après les événements.

À son retour de mission en août 1994, Roméo Dallaire sombre dans la dépression. Il ne peut se défaire des scènes d’horreur qui lui reviennent constamment en tête. Se réfugiant dans l'alcool, il tente également de mettre fin à ses jours.

Le journaliste Daniel Lessard le rencontre pour Le Téléjournal du 13 avril 2000 au moment où il démissionne des Forces armées canadiennes.

Aux côtés de sa femme Élizabeth, il se dit brisé. Il parle ouvertement de sa tentative de suicide et de la thérapie qu’il suit depuis deux ans pour se relever de ce stress post-traumatique.

Roméo Dallaire entame un nouveau chapitre de sa vie, mais il ne considère pas que sa mission est terminée. Bien au contraire.

Il considère qu'il est de son devoir de témoigner pour s’assurer que les génocidaires seront ultimement remis à la justice.

« On dit de vous que vous êtes l’un des grands militaires de l’histoire canadienne, que vous êtes un héros, ça vous console ? », lui demande le journaliste Daniel Lessard.

« Non, ça m’embarrasse plus que d’autres choses parce que j’ai eu une mission opérationnelle », répond Roméo Dallaire. Une mission qu'il considère être un échec.

L’ex-commandant des forces de l’ONU au Rwanda revient sur les intervenants qui auraient pu agir : le Conseil de sécurité, le Secrétariat général des Nations unies, les grandes puissances occidentales.

Lui, il aura tenté de rendre la communauté internationale témoin, de jouer sur sa conscience, notamment à travers les médias qu’il a accueillis et protégés durant sa mission.

Maintenant retraité des Forces armées canadiennes, Roméo Dallaire compte retourner au Rwanda, sans doute au moment de témoigner au Tribunal pénal international (TPI) qui se tiendra à Arusha, en Tanzanie.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024