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Le 2e bataillon de commandos, une unité d’élite casernée à Flawinne (Namur), a rendu vendredi hommage aux dix Casques bleus belges assassinés à Kigali le 7 avril 1994, alors qu’ils servaient au sein de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR), au tout début du génocide qui a fait quelque 800.000 morts selon l’ONU et « plus d’un million » selon les autorités de Kigali. L’unité, dont ils étaient issus, a organisé une cérémonie militaire en présence de quelques membres des familles des commandos décédés dans sa caserne, le quartier Sous-Lieutenant Thibaut, au jour du 29e anniversaire de ce drame, a constaté l’agence Belga.
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« Ce devoir de mémoire est important pour les familles et les proches » de ces dix « soldats de la paix », a souligné le chef de corps du bataillon, le lieutenant-colonel Jean-Charles Defawes, lors d’une allocution.
« C’est aussi très important pour nous, commandos de Flawinne » de rendre hommage à ces dix militaires qui ont connu le « sacrifice suprême » voici près de trente ans, a-t-il ajouté.
Les membres des familles ont ensuite déposé des gerbes de fleurs devant le petit monument en leur mémoire érigé au sein d’un des blocs de la caserne et qui abrite toujours le peloton mortier auquel les dix militaires appartenaient.
« Depuis 1994, il a toujours été important pour moi de venir » à cette cérémonie, dont c’était la 28ème édition, a déclaré Béatrice Focant, la veuve du caporal Bruno Bassine à Belga. « C’est un honneur que l’on leur fait. Ils ont droit au respect et que l’on n’oublie jamais leur sacrifice, » a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué préférer se rendre à la cérémonie organisée à Flawinne plutôt qu’à Bruxelles, où est organisée chaque année une « journée des vétérans » à la Colonne du Congrès, en hommage aux 254 militaires belges morts depuis 1945 au service de la paix dans le monde – dans des conflits, des opérations de maintien de la paix ou des interventions en Afrique. « C’était ici qu’il vivait, c’est leur famille », a souligné Mme Focant.
L’épouse du caporal Christophe Dupont, Christine Maes, a pour sa part jugé « important ce moment de recueillement », notamment pour les jeunes recrues du bataillon, dont plusieurs ont prêté serment vendredi lors de la cérémonie.
Les dix Casques bleus assassinés le 7 avril 1994 l’ont été par des militaires rwandais alors qu’ils servaient au sein de la Minuar, la force onusiuenne chargée d’accompagner le processus de paix d’Arusha, censé mettre fin à une guerre civile opposant le pouvoir rwandais hutu et une rébellion tuts[i], le Front patriotique rwandais (FPR, désormais au pouvoir à Kigali). Ils avaient été chargés d’escorter la Première ministre Agathe Uwilingiyimana, une Hutu modérée, au lendemain de l’attentat commis contre l’avion du président Juvénal Habyarimana, alors que les violences et les massacres de civils se propageaient au début du génocide.
