Fiche du document numéro 31790

Num
31790
Date
Vendredi 17 juin 1994
Amj
Hms
19:30:00
Taille
24125
Sur titre
Journal de 19 heures 30
Titre
Deux militaires français seraient les auteurs de l'attentat meurtrier contre les Présidents du Rwanda et du Burundi. C'est ce qu'affirme le quotidien belge Le Soir
Sous titre
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a totalement démenti l'information publiée.
Nom cité
Nom cité
Résumé
- France is increasing its efforts to convince its Western and African partners to participate in a humanitarian intervention in Rwanda to put an end to the massacres.

- The Minister of Foreign Affairs Alain Juppé also totally denied yesterday evening [June 16] the information published by a Belgian newspaper according to which two Frenchmen had taken part in the attack against the Presidents of Rwanda and Burundi, which had triggered the clashes in April.

- Two French soldiers would be the authors of the murderous attack against the Presidents of Rwanda and Burundi. This is what the Belgian daily Le Soir says today. Two French soldiers of the DAMI, that is to say of the French military cooperation, dressed in uniforms stolen from the Belgian Blue Helmets.

Also according to journalist Colette Braeckman, the plane was shot down by a Soviet-made SAM missile. A missile that only Western soldiers could have fired. Colette Braeckman: "In the opinion of all the military cooperation agencies in Rwanda, the Rwandan soldiers were not trained to handle this type of device. And the precision of the firing of two rockets which shot down the plane said it is clearly the work of an expert in the field".

- For obvious security reasons, the author of the article does not wish to disclose his sources. But if his information is verified, there is still one question: what was the motive of the two French soldiers. Colette Braeckman: "It is unclear whether they acted as part of a higher-level operation or as individuals, providing personal service as mercenaries to Hutu extremist groups".

- The Belgian government reacted with a rather laconic press release stating that the Ministry of Foreign Affairs had not received any indication or information to this effect and that it therefore leaves full responsibility for this information to the newspaper Le Soir.
Source
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Éric Cachart :] La France multiplie ses efforts pour convaincre, euh, ses partenaires occidentaux et africains de participer à une intervention humanitaire au Rwanda pour mettre fin aux massacres.

Le ministre des Affaires étrangères, euh, Alain Juppé a par ailleurs totalement démenti hier soir [16 juin] l'information publiée par un journal belge selon laquelle deux Français auraient participé à l'attentat contre les Présidents, euh, du Rwanda et du Burundi, qui avait déclenché les affrontements au mois d'avril. À Bruxelles, reportage de Bernard [Christian] Loiseau.

[Christian Loiseau :] Deux militaires français seraient les auteurs de l'attentat meurtrier contre les Présidents du Rwanda et du Burundi [gros plan sur la Une du journal Le Soir : "L'avion rwandais abattu par deux Français ?"]. C'est ce qu'affirme le quotidien belge Le Soir aujourd'hui [diffusion d'une photographie de l'épave du Falcon 50 abattu]. Deux militaires français du DAMI, c'est-à-dire de la coopération militaire française, revêtus d'uniformes dérobés aux Casques bleus belges.

Toujours selon la journaliste Colette Braeckman, l'avion aurait été abattu par un missile SAN [SAM] de fabrication soviétique. Un missile que seuls des militaires occidentaux auraient pu tirer [diffusion de trois extraits de l'article de Colette Braeckman, surlignés en rose : "assure que l'avion dans lequel se trouvaient le président Habyarimana et son collègue Cyprien Ntaryamira auraient été abattu par deux militaires français du Dami" ; "Le témoignage précise que ces deux militaires français auraient mis des uniformes belges" ; "il est hors de question que les deux tirs de roquettes qui ont abattu l'avion aient pu être l'œuvre de militaires rwandais"].

[Colette Braeckman, "journaliste 'Le Soir'" : "De l'avis de tous les…, les experts et de toutes les…, de tous les coopérants…, de toutes les coopérations militaires qui se trouvent au Rwanda, les militaires rwandais n'ont pas été formés pour manipuler ce type d'engin. Et la précision du tir, euh, de deux roquettes qui ont abattu l'avion dit que c'est à…, euh…, c'est l'œuvre manifestement d'un expert en la matière".]

Pour des raisons évidentes de sécurité, l'auteur de l'article ne souhaite pas divulguer ses sources. Mais si ses informations sont vérifiées, il reste cependant encore une question : quel était le mobile des deux militaires français [gros plan sur la Une de l'article ; un quatrième extrait surligné est diffusé : "Questions essentielles : dans quel cadre auraient-ils agi ? Ont-ils opéré en mercenaires ? Quelle aurait été la motivation d'un tel acte ?"] ?

[Colette Braeckman : "On ignore s'ils ont agi dans le cadre d'une opération, euh…, de plus…, de plus haut niveau ou à titre individuel, prêtant, disons, leur service à titre personnel comme, disons, des…, des mercenaires à des groupes, euh, extrémistes hutu".]

[Christian Loiseau, "rédaction européenne", face caméra, devant l'immeuble du ministère des Affaires étrangères belge : "Le gouvernement belge a réagi par un communiqué de presse assez laconique précisant que le ministère des Affaires étrangères n'avait reçu aucune indication ou information allant dans ce sens et qu'il laisse donc l'entière responsabilité de ces informations au journal Le Soir".]

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