Résumé
- In Rwanda the rebels of the Patriotic Front are approaching Kigali. They succeeded in taking the airport, a strategic point, and the Kanombe military camp, a stronghold of government forces in the capital.
- When these last shells crash near Kigali airport, the forces of the Patriotic Front have one certainty: this battle they have won. Since this morning the airstrips are in their hands. Even better, they now control the Kanombe government barracks nearby. A decisive step towards the conquest of the capital.
- If 210 blue helmets are still present at the airport, it is because they are desperately trying to negotiate the delivery of humanitarian aid in terms of food and men.
- According to the rebels, the soldiers of the government army tried to escape on board these buses. Stopped in their flight, no one will ever know what these men have become. And here are the only prisoners exhibited by the Patriotic Front: young boys, a woman, accused of being part of a government militia which allegedly carried out massacres.
- Nearly two-thirds of the country would now be held by these Patriotic Front battalions which continue to advance on Kigali, where we are still fighting, as this person confirmed to us by telephone [this is Marc Vaiter]: "We are currently under a hail of shrapnel. We had to be evacuated but unfortunately that was not possible. At the moment, we feel really very threatened".
- And tonight can this country still hope, wait? 10 to 40,000 Rwandan corpses have just washed up in this lake, Lake Victoria in Uganda, which has been declared a disaster site over several kilometers today.
Citation
[Paul Amar :] Au Rwanda les rebelles du Front patriotique s'approchent de Kigali. Ils ont réussi à prendre l'aéroport, point stratégique, et le camp militaire de Kanombe, bastion des forces gouvernementales dans la capitale. Françoise Joly.
[Françoise Joly :] Quand ces derniers obus s'écrasent près de l'aéroport de Kigali, les forces du Front patriotique ont une certitude : cette bataille ils l'on gagnée. Depuis ce matin les pistes d'atterrissage sont entre leurs mains. Mieux encore, ils contrôlent désormais la caserne gouvernementale de Kanombe tout près de là. Une étape décisive vers la conquête de la capitale [diffusion d'images de la ville de Kigali prises de loin et des pistes de l'aéroport de Kanombe].
Si 210 Casques bleus sont toujours présents sur l'aéroport, c'est qu'ils tentent désespérément de négocier l'acheminement d'aide humanitaire en vivres et en hommes [on voit un véhicule des Casques bleus passer devant l'aéroport].
Selon les rebelles, les soldats de l'armée gouvernementale ont tenté de s'échapper à bord de ces bus [on voit un bus endommagé sur lequel figure l'inscription "Japon - Rwanda, coopération 1987"]. Stoppés dans leur fuite, nul ne sera jamais ce que sont devenus ces hommes [gros plan sur des véhicules accidentés].
Et voici les seuls prisonniers exhibés par le Front patriotique : des jeunes garçons, une femme, accusée de faire partie d'une milice gouvernementale qui aurait procédé à des massacres [on les voit enfermés dans une maison].
Près de deux-tiers du pays serait désormais tenu par ces bataillons du Front patriotique qui continuent d'avancer sur Kigali, où l'on se bat toujours, comme nous l'a confirmé cette personne par téléphone [gros plans sur des soldats du FPR assis dans un bus].
["Kigali, par téléphone" [il s'agit de Marc Vaiter] : - "Nous on est actuellement sous une pluie d'éclats d'obus… Et puis on devait être évacués mais malheureusement cela n'a pas été possible". Françoise Joly : - "Est-ce que, à l'heure actuelle, là, vous vous sentez très menacés ?". Marc Vaiter : - "Ah oui ! Oui, oui, vraiment. Vraiment parce que vous savez, euh, cet après-midi on a reçu des éclats d'obus, c'est…, c'est pas marrant. C'est vraiment pas marrant. Là c'est un obus qui est tombé, euh, qu'était, euh, à trois maisons plus loin, quoi. On ne sait pas si un obus est peut-être tombé sur la maison, sur, euh… On n'a rien pour s'abriter, on n'a…, on n'a même pas une cave. On n'a rien, quoi. C'est dramatique". Françoise Joly : - "Est-ce que… ici tout le monde attend l'arrivée des Casques bleus ?". Marc Vaiter : - "Tout le monde, oui. Et là je peux dire que c'est général, euh, y compris les militaires, euh, je pense que c'est général. Une grande espérance des…, des Casques bleus et… Mais bon, qu'est-ce que vous voulez" [pendant toute la durée de l'interview, une carte du Rwanda est diffusée].
Et ce soir ce pays peut-il encore espérer, attendre ? 10 à 40 000 cadavres rwandais viennent de s'échouer dans ce lac, le lac Victoria en Ouganda, déclaré aujourd'hui sinistré sur plusieurs kilomètres [on voit des humanitaires en train de repêcher des corps dans le lac].