Citation
République du Rwanda
Bureau du porte-parole
du gouvernement
Accuser le Rwanda de soutenir le groupe armé congolais M23 est infondé et détourne
l’attention des causes profondes de ce conflit persistant à l’Est de la RDC, ce qui a un
impact sur la sécurité des pays voisins, y compris le Rwanda.
C’est une erreur de confondre les mesures mises en place par le Rwanda pour protéger
ses frontières avec le soutien à un groupe armé particulier en RDC. Cette accusation
récurrente et vieille sape les efforts des leaders régionaux pour arriver à une paix
durable, en particulier les initiatives de Nairobi et de Luanda, envers lesquelles le
Rwanda est pleinement engagé.
Comme tous les états à travers le monde, le Rwanda a le droit à l’intégrité territoriale et
se réserve le droit de défendre ses citoyens et ses frontières contre toute attaque. Ces
dernières années, l’intégrité territoriale du Rwanda a été régulièrement violée par les
FARDC et les FDLR, notamment par une attaque brutale en octobre 2019 à Kinigi, zone
touristique au nord du Rwanda, lors de laquelle 14 civils innocents ont été tués. Plus tôt
cette année, plusieurs incidents transfrontaliers ont également eu lieu, notamment des
tirs de roquettes ; des incursions par des soldats des forces armées congolaises ; ainsi
qu’une violation de l’espace aérien rwandais par un avion de chasse congolais en
novembre dernier. Ceci s’ajoute au ciblage des zones frontalières du Rwanda par les
FDLR qui se battent aux côtés des FARDC contre d’autres groupes armés à l’Est de la
RDC.
Il est surprenant de constater que personne ne demande au Gouvernement de la RDC
de rendre compte de ses échecs à éradiquer les plus de 130 groupes armés sur son
territoire, et à sanctionner les graves abus commis contre les civils par les forces armées
congolaises et ses groupes armés auxiliaires, y compris la milice génocidaire FDLR, qui
a été protégée depuis des dizaines d’années en RDC.
Les autorités congolaises ont également permis la propagation des discours de haine
anti-rwandophone et anti-Tutsi et d’incitation publique à des lynchages et des
violences ciblées tels que détaillés dans des rapports des Nations Unies et d’autres
organisations régionales et internationales.
Le Rwanda accueille plus de 80 000 réfugiés congolais vivant dans des camps,
beaucoup d’entre eux depuis plus de 20 ans. La communauté internationale devrait
avoir le courage de trouver une solution à la question de la persécution d’un groupe
particulier de citoyens congolais, ainsi que le droit que des réfugiés de ce même
groupe ont, de retourner dans leur pays en toute sécurité au lieu de languir de manière
permanente dans des camps.
Tenter de gérer des situations complexes simplement en répétant et en amplifiant les
fausses allégations du Gouvernement de la RDC ne peut mener à des solutions.
Notamment, le « massacre de Kishishe » est une fabrication du Gouvernement de la
RDC attribué au M23 qui s’est rapidement répandu sans qu’aucune enquête ait été
conduite par une entité crédible pour établir les faits, malgré des indications que cet
incident soit en fait une confrontation armée entre le M23 et des groupes armés
illégaux alliés aux FARDC. Ceci est symbolique de la manière dont le désordre a été
encouragé et maintenu depuis des décennies en RDC.
Il est utile de rappeler que l’opération de maintien de la paix des Nations Unies «
MONUSCO », qui est présente en RDC depuis plus de 22 ans et qui coûte plus d’un
milliard de dollars par an, à montrer peu de résultats. Accuser le Rwanda reflète un refus
de la part de la communauté internationale de faire face aux causes profondes du
conflit à l’Est de la RDC, et de demander des comptes à l’État ainsi qu’aux acteurs
non-étatiques qui ont supervisé cet échec.
FIN