Titre
L'opération Turquoise, qui s'achève aujourd'hui, n'a peut-être été qu'une brève accalmie dans l'horreur
Résumé
- A very confused situation on the border between Rwanda and Zaire: the Zairian authorities are blocking all passage of Rwandan refugees. They are still trying to flee their country. During this time, the last French soldiers of Operation Turquoise leave Rwanda. 500 of them will remain folded up in Zaire.
- French soldiers leave Rwanda with a smile. Several hundred of them will continue to provide a rear base in Zaire But this afternoon, there will not be a single one left on Rwandan territory.
- The panic begins to take on worrying proportions: Hutu refugees, stranded in Rwanda by the closure of the Zairian border, attempted this morning to storm the bridge over the Rusizi river. The Ethiopian peacekeepers who replace the French in this sector are overwhelmed by this fear which makes the refugees aggressive. Obviously, the UNAMIR peacekeepers do not inspire more confidence. Operation Turquoise, which ends today, may therefore have been only a brief lull in horror.
- The border between Rwanda and Zaire should be reopened this afternoon, an official from the United Nations High Commissioner for Refugees said.
Citation
[Claire Chazal :] Une situation très confuse à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre : les autorités zaïroises bloquent tout passage de réfugiés rwandais. Ces derniers tentent toujours de fuir leur pays. Pendant ce temps-là, les derniers soldats français de l'opération Turquoise quittent le Rwanda. 500 d'entre eux resteront repliés au Zaïre. Gauthier Rybinski.
[Gauthier Rybinski :] Les soldats français quittent le Rwanda avec le sourire. Plusieurs centaines d'entre eux continueront d'assurer une base arrière au Zaïre [on voit de jeunes soldats français embarquer dans un avion-cargo]. Mais cet après-midi, il n'en restera plus un seul sur le territoire rwandais.
Alors la panique commence à prendre des proportions inquiétantes [on voit des réfugiés rwandais agresser un Casque bleu avec des bâtons] : des réfugiés hutu, bloqués au Rwanda par la fermeture de la frontière zaïroise, tentent ce matin de prendre d'assaut le pont sur la rivière Rusizi [on voit des réfugiés armés de bâtons -- l'un porte même une machette --, ils sont très agressifs]. Les Casques bleus éthiopiens qui remplacent les Français dans ce secteur sont débordés par cette peur qui rend agressifs les réfugiés [on voit les réfugiés forcer un barrage tenus par des Casques bleus débordés ; la scène suivante montre des réfugiés massés sur le pont de la rivière Rusizi ; une détonation retentit et certains s'accroupissent brusquement]. À ceux qui parviennent de l'autre coté, voici le sort que leur réservent les soldats zaïrois [on voit un soldat zaïrois fouetter férocement un jeune réfugié]. Manifestement les Casques bleus de la MINUAR n'inspirent pas plus confiance [une autre scène montre un soldat zaïrois frapper violemment avec un bâton des réfugiés pour les faire reculer du pont de la Rusizi]. Les rumeurs les plus absurdes vont bon train.
[Un Rwandais : "Nous avions confiance avec, euh, les soldats français. Alors, la MINUAR 2, là, on croit que…, n'a pas de matériels suffisants. Encore, il paraît que même le leader de la MINUAR était pour le…, F…, le FPR. Bon, pour cette raison, bon, nous ne pouvons pas accepter de retourner, donc, chez nous".]
L'opération Turquoise, qui s'achève aujourd'hui, n'a donc peut-être été qu'une brève accalmie dans l'horreur.
[Claire Chazal :] La frontière entre le Rwanda et le Zaïre devrait être rouverte, euh, cet après-midi. C'est en tout cas ce qu'indique un responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.