Fiche du document numéro 30420

Num
30420
Date
Samedi 9 juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
19977
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
À Kaduha les organisations humanitaires travailleront dans des camps où, parmi les réfugiés en détresse, se cachent des tueurs
Sous titre
Le Front patriotique reste à la limite de la zone humanitaire protégée par les militaires français.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
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ZHS
Résumé
- In Rwanda, the Patriotic Front remains at the limit of the humanitarian zone protected by the French military. The situation is increasingly difficult for our soldiers. Edouard Balladur will also plead Monday [July 11] at the United Nations Security Council for the reconstitution of UN forces on the spot and the arrival of non-governmental organizations. It must be said that hundreds of thousands of refugees still roam the Gikongoro area.

- In Kaduha, near Gikongoro, the huts of branches have sprouted like mushrooms. Well aligned, often next to the others, often by village of origin, what the Rwandans have nicknamed the armored vehicles provide a makeshift roof. There is no epidemic yet, nor is there any famine. Food can be found in the improvised market. But the inhabitants of the municipalities hosting the refugees know that they will not be able to cope alone for long.

- Today we know that humanitarian organizations will finally intervene. Despite their unease that remains, they will work in camps where, among the refugees in distress, are hiding killers.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Claire Chazal :] Au Rwanda le Front patriotique reste à la limite de la zone humanitaire protégée par les militaires français. La situation est de plus en plus difficile pour nos soldats. Edouard Balladur va d'ailleurs plaider lundi [11 juillet] au Conseil de…, de sécurité des Nations unies pour la reconstitution des forces de l'ONU, sur place, et l'arrivée des organisations non gouvernementales. Il faut dire que des centaines de milliers de réfugiés errent encore dans la zone de Gikongoro où se sont rendus nos envoyés spéciaux Isabelle Marque et Gilles Hémart.

[Isabelle Marque :] Cet enfant est en train de mourir, victime d'une des maladies que subissent les réfugiés [une incrustation "Région de Gikongoro, Rwanda" s'affiche à l'écran]. Malnutrition, épuisement, dysenterie ou paludisme, ils sont des centaines de démunis qui attendent à la porte de ce dispensaire de fortune. Dans la cour, on distribue des bandes de plastique pour ceux, toujours plus nombreux, qui ont besoin d'un abri [on voit de grandes bâches vertes étendues au sol].

À Kaduha, près de Gikongoro, les cahutes de branchages ont poussé comme les champignons. Bien alignés, souvent à côté des autres, souvent par village d'origine, ce que les Rwandais ont surnommé "les blindés" assurent un toit de fortune.

Ezéchiel vient de Kigali. Après avoir marché une semaine avec une partie de sa famille, il a échoué ici, muni de quelques biens et de provisions qui se réduisent chaque jour.

[Ezéchiel Niyimenya : - "Et je dis que je ne peux pas appeler ça vivre". Isabelle Marque : - "Oui". Ezéchiel Niyimenya : - "On mange une fois par jour. Et… ça fait une semaine et demie que l'on nous…, nous a apporté, euh…, un kilo de riz peut-être, quoi. Et…, rien qu'on mangeait avec la famille [sic], on s'arrange pour vivre avec un quart de kilo. Un quart de kilo". Isabelle Marque : - "De quoi ?". Ezéchiel Niyimenya : - "Un quart de kilo de riz. Et on économise pour pouvoir passer une semaine". Isabelle Marque : - "Mmm…, mmm".]

Ezéchiel nous montre des malades [on voit une personne mourante, gisant à même le sol]. Le premier dispensaire est à quatre kilomètres, l'eau est loin et l'hygiène déplorable. Il n'y a pas encore d'épidémie, il n'y a pas non plus de famine. Sur le marché improvisé on trouve de la nourriture. Mais les habitants des communes qui accueillent les réfugiés savent qu'ils ne pourront pas faire face seuls longtemps.

[Marie-Josée Riwayezu, "Habitante de Kaduha" : "On prie le Bon Dieu. Et puis on attend aussi le…, la communauté, euh…, natio…, par…, de…, pardon, internationale, l'ONU, l'OUA, ainsi que les…, les…, les pays amis".]

Aujourd'hui on sait que des organisations humanitaires vont enfin intervenir. Malgré leur malaise qui demeure, elles travailleront dans des camps où, parmi les réfugiés en détresse, se cachent des tueurs. Ceux-là même qui ont laissé sur les murs de Kaduha la trace de leurs crimes restés impunis [on voit une salle où les murs sont maculés de sang ; des papiers également maculés de sang jonchent le sol].

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024