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Le FPR poursuit l'investissement de Kigali ; ses unités de tête en provenance du nord bordent maintenant les hauteurs nord de la ville, tandis que dans le centre de la capitale, le bataillon déjà présent s'est constitué un assez vaste périmètre de sécurité.
Les infiltrations risquent de se multiplier, en prélude à une opération de jonction de ces éléments.
Nous considérons qu'à l'exception des trois coopérants disparus et de quatre ressortissants qui ne peuvent être localisés, l'opération d'évacuation de nos compatriotes est terminée.
Il convient maintenant d'évacuer les 70 personnes de la parentèle, les quelque 150 opposants réfugiés à la résidence de l'ambassadeur, le personnel de l'ambassade, les archives indispensables, les postes radios et tous les matériels précieux.
Nous abordons là la phase la plus délicate de l'opération, compte tenu de la qualité des personnes à évacuer et de la proximité des roupes du FPR.
Il convient donc de regrouper le maximum de personnel sur la plate-forme d'évacuation, le plus tôt possible, de façon à se désengager définitivement du centre-ville.
Il doit être entendu qye c'est vous, en tant que commandant de l'opération, qui restez maître du choix du moment de l'évacuation, des moyens à y consacrer et des itinéraires à emprunter.
Compte tenu de la nécessité de regrouper le personnel, au plus tôt, sur l'aéroport, aucune priorité ne peut être fixée de Paris, je souscris totalement aux dispositions que vous avez arrêtées pour ce soir (parentèle et opposants ? ci de nuit) et pour demain, 12 avril (personnel et matériel de l'ambassade).
Une fois ces opérations terminées, il conviendra d'amorcer notre désengagement.
Après avoir remis le centre d'accueil de l'école française aux militaires belges, le 12 avril à 07 h 00, et une fois l'évacuation des personnels de l'ambassade assurée jusqu'à l'aéroport, vous regrouperez l'essentiel de votre dispositif sur la plate-forme.
Vous veillerez à ce que notre ambassadeur dispose là des moyens de liaison nécessaires avec Paris.
Vous préparerez le départ d'une de vos unités qui fera mouvement sur Bangui après confirmation par l'EMA, dès lors que tous les ressortissants civils auront quitté le Rwanda.
Vous planifierez ensuite les départs sucessifs et enchaînés des autres éléments, l'objectif étant d'effectuer, dans l'ordre un retrait rapide, qui devrait s'étaler sur un peu moins de 36 heures.
L'incertitude qui demeure au sujet de trois de nos compatriotes, la possibilité que quelques une d'entre eux n'aient pu s'exfiltrer, et notre coopération avec les Belges nécessitent le maintien d'un petit détachement capable d'actions autonomes en milieu hostile.
En conséquence, le détachement spécialisé demeurera sur la plate-forme de Kigali. Il sera complété par quelques coopérants (5 au maximum) en raison de leur connaissance du milieu ; je précise que cette dernière décision a l'accord du Ministère de la Coopération. L'ensemble sera confié au Lieuteannt colonel Maurin qui relévera alors du commandement opérationnel du chef d'état-major des armées, que celui-ci exercera au travers du général commandant les opérations spéciales.
Je vous demande, avant votre départ, d'équiper au mieux ce détachement en fonction des possibilités locales.
Les missions seront fixées ultérieurement au lieutenant colonel Maurin.
