Date
Mercredi 13 avril 1994
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
Au Rwanda les derniers militaires français rembarquent aujourd'hui. Les forces rebelles sont entrées dans la capitale qui est désormais désertée de tous ses résidents étrangers
Sous titre
Ce matin, un des derniers convois belges s'est rendu en ville, direction l'hôpital psychiatrique.
Résumé
- In Rwanda the last French soldiers re-embark today. Rebel forces have entered the capital, Kigali, which is now deserted of all its foreign residents.
- This morning, one of the last Belgian convoys went to town, heading for the psychiatric hospital. There, Belgian religious in tears only agreed to leave when faced with the evidence of a merciless war.
- A little further on, some 500 Rwandans come out of the buildings with their hands in the air. In the middle of the mad, Tutsi refugees imploring the soldiers to take them away. They know that with the departure of their last protectors, their fate is sealed. The hospital is already riddled with bullets. Inside, the paratroopers discover, behind a room where lie five corpses lacerated with machetes, a wounded Belgian agricultural engineer.
- On the way back, the civilians are on their doorstep, machetes and clubs in hand. They know that the rebels of the Rwandan Patriotic Forces are advancing. At the end of the morning, the gendarmerie camp fell into their hands as well as the mountain where the Rwandan army was trying to withdraw. From the airport, cannons pound these hills in an attempt to loosen an increasingly powerful vice.
- During this time, the French soldiers are packing. This morning, a new company left Kigali for Bangui. There are only 170 men left who are just waiting for the green light to leave, probably at the end of the afternoon. Rwanda sinks into civil war in complete solitude.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Daniel Bilalian :] Au Rwanda les derniers militaires français rembarquent aujourd'hui. Les forces rebelles sont entrées dans la capitale, Kigali, qui est désormais désertée de tous ses résidents étrangers. Sur place, nos envoyés spéciaux Philippe Boisserie, Marcel Martin.
[Philippe Boisserie :] Ce matin, un des derniers convois belges s'est rendu en ville, direction l'hôpital psychiatrique. Là, des religieux belges en larmes n'ont accepté de s'en aller que devant l'évidence d'une guerre sans merci.
Un peu plus loin, quelque 500 Rwandais sortent des bâtiments les mains en l'air. Au milieu des fous, des réfugiés tutsi implorant les militaires de les emmener. Ils savent qu'avec le départ de leurs derniers protecteurs, leur sort est scellé. L'hôpital est déjà criblé de balles. À l'intérieur, les paras découvrent, derrière une salle où gisent cinq cadavres lacérés à coups de machettes, un ingénieur agronome belge, blessé.
Sur le chemin du retour, les civils sont sur le pas de leur porte, machettes et gourdins à la main. Ils savent que les rebelles des forces patriotiques rwandaises avancent. En fin de matinée, le camp de la gendarmerie est tombé entre leurs mains ainsi que la montagne où l'armée rwandaise tentait de se replier. Depuis l'aéroport, les canons pilonnent ces collines pour tenter de desserrer un étau de plus en plus puissant [diffusion d'images de la ville de Kigali en proie aux combats].
Pendant ce temps, les militaires français font leurs paquetages. Ce matin, une nouvelle compagnie a quitté Kigali pour Bangui. Il ne reste plus que 170 hommes qui n'attendent que le feu vert du départ, vraisemblablement en fin d'après-midi [diffusion d'images de l'aéroport de Kanombe et de militaires français]. Le Rwanda s'enfonce dans la guerre civile en toute solitude [on voit un homme marchant avec des béquilles passer devant une famille qui a été massacrée].
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024