Sur titre
Journal de 24 heures [2:40]
Titre
Les troupes du Front patriotique sont entrées dans Kigali et s'apprêtent à en prendre le contrôle. Le pays est à feu et à sang, on avance le chiffre de 20 000 morts
Sous titre
Pendant ce temps, les militaires poursuivent les évacuations d'étrangers.
Résumé
- The murderous madness continues in Rwanda. Patriotic Front troops have entered the capital, Kigali, and are preparing to take control. The country is on fire and blood. The figure is put forward at 20,000 dead.
- The vast majority of French people have been evacuated. There remained a very small number of monks and nuns and French soldiers. The rebels, moreover, demand that they leave Rwanda within 24 hours.
- At the airport, a final escort accompanies the last returnees. At noon, all the French soldiers are gathered in the air terminal and at 3 a.m., 150 of them are already leaving Kigali. The others will leave depending on the evolution of the situation. The war is coming. Colonel Henri Poncet, "Operation Commander in Rwanda": "You can see around the hills of Kigali that certain elements of the RPF are taking position. Are they light detachments or larger forces? I am unable at the present time to specify it".
- This afternoon the noose of the RPF tightened. Most of the hills around the city are in their hands and the cannon thunders regularly. Even the airport is surrounded. One sign does not lie: the government has taken the road of exile to the South.
- Tonight in Kigali, there are no foreigners left. Most embassies are closing. The UN peacekeeping mission manages hypothetical ceasefires. No one seems able to avoid further carnage, because carnage there will be: the tens of thousands of Tutsi massacred in recent days will not go unpunished. Rwanda seems destined for an increasingly common future in Africa: chaos.
Citation
[Catherine Ceylac :] International maintenant. La folie meurtrière continue au Rwanda. Les troupes du Front patriotique sont entrées dans la capitale, Kigali, et s'apprêtent à en prendre le contrôle. Le pays est à feu et à sang. On avance le chiffre de 20 000 morts.
La très grande majorité des Français a été évacuée. Restent en très petit nombre religieux et religieuses et des soldats français. Les rebelles, d'ailleurs, demandent qu'ils quittent le Rwanda dans les 24 heures. Le reportage de notre envoyé spécial Philippe Boisserie.
[Philippe Boisserie :] Sur le tarmac de l'aéroport, l'ambassadeur donne ses dernières consignes [on voit Jean-Michel Marlaud se faire escorter vers son avion par le colonel Henri Poncet]. Dans son sac, le drapeau français qui flottait encore ce matin sur l'ambassade de Kigali. Sous bonne escorte militaire, tout le personnel de l'ambassade s'en va. Au pied du Transall, seul le chien du consul semble indifférent au drame qui risque de se jouer ici [on voit un homme tenir son chien en laisse]. À 7 h 45, dernier salut. Il n'y a plus de Français au Rwanda [le colonel Poncet salue l'ambassadeur Marlaud qui grimpe dans un avion militaire].
Pendant ce temps, les militaires poursuivent les évacuations d'étrangers [on voit une Sœur frapper à la porte d'un portail et on l'entend crier "Jérôme !"]. Ici, trois Sœurs canadiennes isolées en pleine campagne. Elles emmènent avec elles quatre petits orphelins sous le regard vide des adultes. Un dernier don de tout l'argent qui leur reste et c'est le temps des aurevoirs…, le temps des adieux [on voit les Sœurs blanches dire au revoir à un groupe de cinq adultes noirs avant de se faire évacuer par les militaires].
À l'aéroport, une ultime escorte accompagne les derniers rapatriés. À midi, tous les soldats français sont regroupés dans l'aérogare et à 3 heures, 150 d'entre eux quittent déjà Kigali [on voit des soldats au béret rouge aider des Rwandais à descendre d'un camion]. Les autres partiront en fonction de l'évolution de la situation. La guerre approche [on voit les militaires français installés dans l'aéroport de Kanombe ; des cartes sont accrochées au mur].
[Colonel Henri Poncet, "Cdt de l'opération au Rwanda" [il se situe juste devant le bâtiment de l'aérogare sur lequel se trouvent installées deux antennes d'écoute] : "Vous pouvez observer autour des collines de Kigali que certains éléments du FPR sont en train de prendre position. Euh, s'agi…, s'agit-il de décha…, de détachements légers ou de forces plus importantes ? Je suis incapable à l'heure actuelle de le préciser".]
Cet après-midi l'étau du FPR s'est resserré. La plupart des collines autour de la ville sont entre leurs mains [on voit des panaches de fumée s'échapper des collines] et régulièrement le canon tonne. Même l'aéroport est encerclé. Un signe ne trompe pas : le gouvernement rwandais a pris la route de l'exil vers le Sud [diffusion d'images de la ville de Kigali filmées depuis l'aéroport de Kanombe].
[Philippe Boisserie, dans Kigali, face caméra : "Ce soir à Kigali, il ne reste plus aucun étranger. La plupart des ambassades se ferment. La mission de l'ONU pour la paix gère d'hypothétiques cessez-le-feu. Plus personne ne semble en mesure d'éviter un nouveau carnage, car carnage il y aura : les dizaines de milliers de Tutsi massacrés ces derniers jours ne resteront pas impunis. Le Rwanda semble promis à un avenir de plus en plus commun en Afrique : le chaos".]
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024