Fiche du document numéro 29475

Num
29475
Date
Mardi 30 octobre 1990
Amj
Taille
23512
Sur titre
Rwanda
Titre
Le retrait des parachutistes belges est fixé au 1er novembre
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Malgré l'accord de cessez-le-feu intervenu la semaine dernière, les
combats ont continué dans le nord-ouest du Rwanda, provoquant un nouvel
afflux de quelque huit mille réfugiés en Ouganda. Les chefs d'Etat du
Rwanda, du Zaïre, de l'Ouganda et du Burundi, réunis vendredi 26 octobre
à Gbadolite (Zaïre), ont mandaté M. Yoweri Museveni, président de
l'Organisation de l'unité africaine (OUA), pour la mise en place d'une
force d'interposition chargée de surveiller l'application du
cessez-le-feu. La Belgique a fixé au 1er novembre le retrait de ses
parachutistes.

Cessez-le-feu effectif ou pas, les cinq cent trente-cinq parachutistes
belges envoyés au Rwanda début octobre auront quitté ce pays le jeudi 1er
novembre. Telle est, après de longues discussions, la décision d'un
gouvernement divisé sur une expédition qui, passant beaucoup moins
inaperçue qu'en France, donne lieu à d'âpres débats au Parlement et dans
les médias.

« Si cela s'avère nécessaire, les forces armées belges aideront avant
leur départ nos compatriotes qui auront décidé de quitter le Rwanda de
leur popre chef
 », a dit le premier ministre, M. Wilfried Martens, au
cours d'une conférence de presse, samedi 27 octobre, mais « il n'y a pas
de recommandations formelles
 ». Les civils qui auront choisi de rester
pourront toujours compter sur l'aide d'une vingtaine de coopérants
militaires présents avant les événements, qui demeureront sur place, et
sur le stationnement à Nairobi de deux C-130 mis en attente pour le cas
où la situation exigerait une évacuation rapide après le retrait des
parachutistes.

Si le gouvernement belge est agacé par les initiatives et les apparents
succès diplomatiques d'un Zaïre qui a rompu sa coopération avec lui pour
le punir de trop s'intéresser aux droits de l'homme, il s'efforce de ne
pas le souligner, et il « continuera de prendre toutes les initiatives
nécessaires pour rendre effectif le cessez-le-feu, en insistant auprès
de l'Organisation de l'unité africaine et des pays africains pour la
constitution rapide d'une force d'interposition africaine
 ».

Au conseil européen de Rome, M. Martens a entretenu les Français, les
Allemands (premiers colonisateurs du Rwanda) et les Néerlandais de la
nécessité de fournir une aide tant logistique (des avions et des
hélicoptères) que financière à cette force d'interposition et au groupe
d'observateurs qui devrait la précéder. Il n'a pas obtenu de réponse
immédiate mais il ne se décourage pas, bien que, avait-t-il dit samedi,
il y ait de quoi être « un peu déçu par les réflexes internationaux » à
propos du Rwanda, « petit pays qui a été abandonné à son sort ».

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