Abstract
- The French Ambassador left Kigali early this morning and the French Embassy has closed its doors.
- The repatriation of foreigners to Rwanda is coming to an end. Strangely enough, these men and women who have lived in Rwanda for a long time want to keep silent about this ethnic war.
- The Rwandan government that the Westerners supported until then is falling, at the cost of the worst atrocities.
- The rumor of the departure of French troops has, so to speak, doped the rebels of the Rwandan Patriotic Front, which are at the gates of the capital. The government army is in retreat, and from there, all the elements are gathered for a large-scale slaughter.
Citation
[Dominique Bromberger :] L'ambassade de France a fermé ses portes. Tous les étrangers -- en dehors d'un tout petit nombre de Français qui ont choisi de rester -- ont pu être évacués. Les derniers décollages se sont produits alors que le gouvernement nommé la semaine dernière s'enfuyait de la capitale et que les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais entraient dans la ville de Kigali. Le reportage de nos envoyés spéciaux, euh, Gauthier Rybinski et David Cosset.
[Gauthier Rybinski :] Le rapatriement des étrangers au Rwanda touche à sa fin et ce n'est pas le moins spectaculaire. Ici les commandos parachutistes regroupent des religieuses localisées dans une minuscule bourgade. Étant donné les difficultés d'accès, l'évacuation se fait maintenant au compte-gouttes, ce qui rend les opérations particulièrement délicates [on voit des soldats français au béret rouge procéder à l'évacuation de religieuses].
On tente d'accélérer le mouvement. On conduit les civils en ville, et curieusement, ces hommes et ces femmes qui vivent depuis longtemps au Rwanda tiennent à garder le silence sur cette guerre ethnique.
[Une religieuse blanche : "Nous ne connaissons pas les intentions, nous ne connaissons pas les motifs, nous ne connaissons pas le pourquoi. Alors tu ne peux pas juger ! Hein, nous n'avons pas le droit de juger les personnes. Ni d'un côté, ni de l'autre côté. Alors si tu commences à parler, tu commences à juger. Alors je ne veux pas juger".]
L'ambassadeur français, qui quittait Kigali tôt ce matin, sera encore moins bavard [on voit Jean-Michel Marlaud marcher sur le tarmac de l'aéroport de Kanombe avec à ses côtés le colonel Henri Poncet ; un journaliste étranger tente de poser une question à Jean-Michel Marlaud mais Henri Poncet l'en dissuade en disant : "Monsieur l'ambassadeur ne parle pas anglais". Marlaud répond en souriant : "Quand même !"].
Il faut dire que la situation change d'heure en heure et que les rebelles rwandais sont en passe de gagner la partie.
[Colonel Henri Poncet "3ème RPIMa" : "Certains éléments du FPR sont en train de prendre prosition [sic]. Euh, sachi…, s'agit-il de décha…, de détachements légers ou de forces plus importantes, je suis incapable à l'heure actuelle de le préciser".]
Les troupes belges, elles, ont choisi de montrer leurs muscles à des endroits de la ville où l'on ne risque rien. La chose peut paraître comique mais elle est signe de tensions [on voit des soldats belges en action].
Et d'ailleurs, non loin de là, le chaos règne. Pillage de magasins et balles traçantes dans le ciel, le gouvernement rwandais que soutenaient jusque-là les Occidentaux est en train de tomber, au prix des pires atrocités [on voit les cadavres d'une mère et de son enfant allongés devant leur maison].
[Gauthier Rybinski, face caméra, devant une colline de la ville de Kigali : "La rumeur du départ des troupes françaises a pour ainsi dire dopé les rebelles du Front patriotique rwandais, qui sont aux portes de la capitale. L'armée gouvernementale, elle, bat en retraite, et à partir de là, tous les éléments sont réunis pour une tuerie de grande envergure".]