Titre
Jean Kambanda, Premier ministre du gouvernement provisoire : « la population doit s'auto-défendre contre une agression venue de l'Ouganda, sous le pseudonyme de FPR »
Sous titre
Eliezer Niyitegeka, ministre de l'Information, souhaite quant à lui qu'une enquête soit faite pour déterminer les responsables.
Résumé
- In Rwanda, the interim government seems to have fled to Murambi, located three kilometers from Gitarama, under pressure from the rebels. This progression of the Tutsi rebellion continues to throw thousands of Hutus onto the roads.
- For Eliezer Niyitegeka, Minister of Information of the provisional government, "We cannot provide free information without first carrying out an investigation! Make us responsible for these assassinations, but after an investigation!".
- For his part, Prime Minister Jean Kambanda considers "that the population must defend itself against an aggression coming from Uganda, under the pseudonym of RPF".
Citation
[Claire Chazal :] […] confuse au Rwanda, où le Gouvernement intérimaire a semble-t-il dû fuir sous la pression des rebelles. Le Front patriotique a en effet durci son offensive contre la capitale Kigali, au point que l'ONU a dû suspendre l'évacuation des civils. Nos envoyés spéciaux Marine Jacquemin et Thierry Froissart reviennent du Rwanda où ils ont pu justement rencontrer les membres de ce gouvernement provisoire en fuite.
[Marine Jacquemin :] Un dispensaire de fortune pour une armée humiliée en totale déroute. Un signe qui ne trompe pas, l'ennemi avance [on voit des soldats débraillés et blessés ; une incrustation "Gitarama, Rwanda" s'affiche à l'écran]. Cette progression de la rébellion tutsi continue de jeter sur les routes des milliers de Hutu. Exode massif, désordonné d'une population qui ne sait où aller [on voit de nombreux gens fuir le long des routes]. Au détour d'un barrage, les assassins d'hier en fuite veulent témoigner.
[Question de Marine Jacquemin à deux hommes noirs : - "Qu'est-ce qu'il fait le FPR ? Justement…". Réponse : - "Le FPR il tue, il tue ! Il massacre les gens ! Vous aurez être là mais [inaudible]". Marine Jacquemin : - "Mais le FPR dit qu'avant leur arrivée, vous avez massacré tous les Tutsi". Les deux hommes répondent en chœur en vociférant : - "Mais non ! Mais non ! C'est faux !".]
À trois kilomètres de Gitarama, Murambi, où s'était réfugié depuis le 9 avril le gouvernement provisoire aujourd'hui en fuite [on voit un hélicoptère se poser ; le plan suivant montre des soldats des FAR devant un bâtiment]. Nous les avions rencontrés il y a quatre jours [25 mai], notamment cet homme imposant au titre ronflant de ministre de l'Information. L'un de ceux que les Tutsi accusent d'avoir appelé au massacre.
[Eliezer Niyitegeka, ministre de l'Information : - "On ne peut pas faire une information gratuite sans d'abord faire une enquête ! Nous avons toujours lancé un appel pour qu'une enquête soit faite ! Pour…". Marine Jacquemin : - "Il y a des…, il y a des milliers de corps, il y a des centaines de…, de…, de…, de milliers morts, qui sont partout !". Réponse : - "Mais justement ! Faites nous responsables de ces…, de ces…, de ces assassinats, mais après une enquête !".]
Le Premier ministre de ce gouvernement provisoire composé uniquement de Hutu analyse ces massacres.
[Jean Kambanda, "Premier Ministre, Gouvernement Provisoire" : - "C'est que la…, la population, euh, doit s'auto-défendre contre une agression venue de l'extérieure, venue de l'Ouganda et des…, sous le…, sous le pseudonyme de FPR". Marine Jacquemin : - "Par tous les moyens Monsieur le Premier ministre ?". Réponse de l'intéressé : - "Par tous les moyens, c'est…, c'est bien entendu".]
Demain devraient s'ouvrir à Kigali des pourparlers de paix.
