Résumé
Marie-Anne Isler-Béguin, head of the "Union of Ecologists for Europe" list: "Europe does not start only in Sarajevo! Europe also begins in Rwanda! France has responsibilities! France has sold weapons! And it is with our weapons that they kill each other. So there, obviously, I agree to stop the massacres ".
Citation
[Claire Chazal interviewe Marie-Anne Isler-Béguin, tête de liste "Union des écologistes pour l'Europe".]
Marie-Anne Isler-Béguin : […] toutes les associations qui ont défilé. Et j'espère bien que lors du débat à l'Assemblée nationale, ces voix-là, ces associations seront présentes dans le débat. Et qu'il n'y aura pas seulement que les quelques élus qui sont sur les…, les…, les marches, euh [sourire]…, euh, éparpillées, disons, de l'Assemblée.
Claire Chazal : Vous êtes d'accord avec le…, le combat de Bernard-Henri Lévy et la demande de levée de l'embargo sur les armes pour les musulmans bosniaques ?
Marie-Anne Isler-Béguin : Je suis tout à fait d'accord avec Bernard-Henri Lévy, euh…, lorsqu'il dit qu'il faut parler de Sarajevo. Ce que je peux reprocher, c'est que l'Europe ne commence pas seulement à Sarajevo ! L'Europe commence également au Rwanda ! La France, la Belgique nous avons les responsabilités. La France a des responsabilités ! La France a vendu des armes ! Et ce sont avec nos armes qu'ils s'entretuent. Donc là, évidemment, euh, je suis d'accord pour arrêter les massacres. Mais je ne suis pas d'accord pour lever, euh, le…, l'embargo. Parce que moi je connais des femmes, je connais des enfants qui sont véritablement barricadés dans leurs appartements. Parce qu'ils ont peur lorsque leurs hommes, leur mari reviennent de la guerre, reviennent en week-end avec des fusils. Donc je suis…, je suis absolument contre le fait de réarmer toute la population. Ça se terminera dans un banc de sein… [sic], dans un bain de sang. Et effectivement, depuis 92, les Verts au Parlement européen, nous sou… supportons les voix de la démocratie, des intellectuels, des scientifiques. Euh…, ils étaient, euh, en 92, ils étaient à peine 8, 9 qui disaient : "Nous on veut continuer à travailler et à vivre ensemble". Nous ne sommes pas d'accord avec ce que dit Monsieur Juppé que…, ils ne peuvent plus s'entendre. C'est faux ! Euh…, ces personnes sont réunies au sein de ce qu'on appelle le "Forum de Vérone". Aujourd'hui ils sont 350 ! Au mois de mai le groupe Vert au Parlement européen les a fait venir à Paris pour rencontrer les intellectuels, pour rencontrer la classe politique. Deux personnes ont répondu ! Évidemment l'abbé Pierre en faisait partie. Mais je n'ai pas vu Monsieur Bernard-Henri Lévy, je n'ai pas vu Monsieur Kouchner. Donc, si vous voulez, là on soutient les forces de la démocratie. Donc il y a des…, des personnes, et les Verts nous en sommes, qui travaillons pour la paix en Bosnie.
Claire Chazal : Merci beaucoup Marie-Anne Isler-Béguin d'être venue témoigner dans ce journal.
