Résumé
- The plane of the Presidents of Rwanda and Burundi crashed yesterday [April 6] in Kigali, that is to say the Rwandan capital. He was reportedly shot down upon landing. Violent fighting immediately broke out in Kigali and we learned about an hour ago of the death of the Rwandan Prime Minister, a woman, and of three UN observers, as well as the assassination of 17 priests. It seems that the Catholic Church is particularly targeted there.
- In Burundi, for the moment, the situation is calm. A country where tribal clashes have nevertheless resulted in more than 50,000 deaths in six months.
- In the heart of the African continent, Burundi and Rwanda. Two countries difficult to locate on the map. Two countries that interest almost no one in the face of other conflicts in the world. Their post-colonial history is however regularly punctuated by inter-ethnic massacres. Tutsi and Hutu have only one objective: to completely liquidate the other.
- The two Presidents killed Wednesday in the crash of their plane were Hutu, the majority ethnic group at 90%. Their common goal, in their respective countries, was a peaceful sharing of power between the two ethnic groups. They had just participated in Dar es Salaam in a regional summit devoted to the crisis in their country and they seemed optimistic. Cyprien Ntaryamira, President of Burundi: "We hope that these ethnic wounds, which are currently very deep, will certainly be able to heal." Juvénal Habyarimana, President of Rwanda": "Now let's forget the war and start over".
- It was without taking into account the extremists. Burundi has therefore just lost two Presidents in six months. The country, immersed in a bloodbath, counts its dead in the tens of thousands, while nearly a million inhabitants - that is a sixth of its population - is today in exile in neighboring countries.
- But this evening it is in Kigali, capital of Rwanda, that the situation seems most explosive after the assassination of three UN observers and the Prime Minister, who, contacted again this morning by telephone, expressed his fears. Agathe Uwilingiyimana, Prime Minister of Rwanda: "I fear for everyone's safety and that is why the entire international community should mobilize".
- And at this very moment, France, in close contact with Belgium, is studying a plan to evacuate its 600 nationals still there as quickly as possible. They are about 600 currently on site.
Citation
[Patrick Poivre d'Arvor :] […] des Présidents du Rwanda et du Burundi, dont l'avion s'est écrasé, hier [6 avril], à Kigali, c'est-à-dire la capitale rwandaise. Il aurait été abattu au moment de l'atterrissage. De violents combats ont aussitôt éclaté, euh, à Kigali et l'on a appris il y a à peu près une heure la mort du Premier ministre rwandais, une femme, et de trois observateurs de l'ONU ainsi que l'assassinat de 17 prêtres. Il semble que l'Église catholique est particulièrement visée là-bas.
Au Burundi, pour l'instant, la situation est calme. Un pays où les affrontements tribaux ont pourtant fait en six mois plus de 50 000 morts. Histoire d'une guerre oubliée avec Marine Jacquemin.
[Marine Jacquemin :] En plein cœur du continent africain, le Burundi et le Rwanda. Deux pays difficiles à situer sur la carte [diffusion d'une carte du Rwanda et du Burundi]. Deux pays qui n'intéressent à peu près personne face aux autres conflits du monde. Leur histoire post-coloniale est pourtant régulièrement ponctuée de massacres interethniques [on voit des cadavres allongés sur le sol]. Tutsi et Hutu n'ont qu'un objectif : liquider totalement l'autre.
Les deux Présidents tués mercredi dans le crash de leur avion étaient hutu, l'ethnie majoritaire à 90 %. Leur objectif commun, dans leur pays respectif, était un partage pacifique du pouvoir entre les deux ethnies [on voit respectivement à l'écran Cyprien Ntaryamira puis Juvénal Habyarimana]. Ils venaient de participer à Dar es-Salaam à un sommet régional consacré à la crise que traverse leur pays et ils semblaient optimistes [diffusion d'images d'archives de soldats du FPR].
[Cyprien Ntaryamira, "Président du Burundi" : "[…] nous avons espoir… que… ces blessures ethniques, actuellement très profondes, pourront certainement, euh, se refermer".]
[Juvénal Habyarimana, "Président du Rwanda" : "Maintenant, oublions la guerre et recommençons".]
[Marine Jacquemin :] C'était sans compter avec les extrémistes. Le Burundi vient donc de perdre deux Présidents en six mois [diffusion d'images des funérailles de Melchior Ndadaye]. Le pays, plongé dans un bain de sang, compte ses morts par dizaines de mille, tandis que près d'un million d'habitants -- soit un sixième de sa population -- est aujourd'hui en exil dans les pays voisins [diffusion d'images de camps de réfugiés].
Mais ce soir c'est à Kigali, capitale du Rwanda, que la situation semble la plus explosive [on voit des miliciens marcher en groupe] après l'assassinat de trois observateurs de l'ONU et du Premier ministre, qui, jointe ce matin encore par téléphone, faisait part de ses craintes.
["Correspondance Agathe Uwilingiyimana, Premier ministre du Rwanda" : "Je crains pour la sécurité de tout le monde [une incrustation "Rwanda, ce matin" s'affiche à l'écran] et c'est pour cela que, je pense, toute la communauté internationale devrait se mobiliser".]
Et en ce moment même, la France, en relation étroite avec la Belgique, étudie un plan pour évacuer au plus vite ses 600 ressortissants encore sur place.
[Patrick Poivre d'Arvor :] La France étudie donc l'évacuation de ses ressortissants. Ils sont environ, euh, 600 à se trouver actuellement sur place. Et puis je vous rappelle donc, euh, la mort du Premier ministre, dont vous avez vu, euh, le nom tout à l'heure sur la dernière incrustation.