Fiche du document numéro 28688

Num
28688
Date
Vendredi 25 mai 2007
Amj
Taille
1830996
Titre
Une charité… sélective ?
Lieu cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Jean-Baptiste Rutihunza, 49 ans, était représentant des Frères de la charité de Gand dans un centre pour handicapés à Gatagara. Il vit aujourd’hui dans une maison de la congrégation près de Termonde. Au Rwanda, il est le n°1309 sur la liste des suspects de génocide de première catégorie. African Rights a recueilli des témoignages a priori accablants contre cet homme, qui fait aussi l’objet d’une plainte déposée par une Belgo-Rwandaise domiciliée à Tamines, au nom de membres de sa famille. Parmi ces témoignages, celui d’Emile Mudaheranwa: «Le 21 avril 1994, nous nous sommes réfugiés au centre de Gatagara, raconte ce technicien en orthopédie. Nous étions très nombreux. Rutihunza ne nous a pas très bien accueillis. Nous nous sommes arrangés dans des salles, ateliers et autres milieux à l’intérieur du centre. Le jour suivant, Rutihunza a ordonné qu’on détruise les maisons des Tutsi. Le 24 avril, les tueries ont commencé. On ne tuait pas en masse, mais d’une manière sélective. Le comité faisait une liste, chaque nuit, des gens à tuer tout le jour suivant. En cas de doute, Rutihunza recourait aux archives pour voir si dans son dossier elle est tutsi.» Beaucoup de témoignages, dont ceux provenant des gaçaça (NDLR: tribunaux populaires), iraient dans le même sens. «Ce qui me hante, poursuit Emile, c’est que les gens comme Rutihunza et ses suites continuent à circuler par le monde entier. Celui qui a fait tuer les enfants et les femmes qu’il devait garder! Celui qui a même abandonné les enfants handicapés qui ne pouvaient même pas se préparer de la nourriture! S’il n’a pas fait le génocide, qu’est-ce qu’il a fait?» Mis hors de cause par d’autres témoins, Rutihunza était prêt à nous donner sa version. Ses supérieurs l’en ont dissuadé.

Le centre pour handicapés à Gatara.

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