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En mars 2018 sur France Inter, la chroniqueuse avait déclaré qu’il n’y avait eu “ni méchants, ni gentils” pendant le génocide de 1994 au Rwanda.
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C’est une première juridique pour une journaliste française. Comme l’a révélé l’hebdomadaire Jeune Afrique, Natacha Polony va prochainement être jugée pour « contestation de l’existence de crime contre l’humanité ». Lui sont reprochés des propos tenus en 2018 à l’antenne de France Inter à propos du génocide de 1994 au Rwanda, rappelle Libération. « Il est nécessaire de regarder en face ce qui s’est passé à ce moment-là et qui n’a rien finalement d’une distinction entre des méchants et des gentils. Malheureusement, on est typiquement dans le genre de cas où on avait des salauds contre des salauds », avait-elle déclaré.
Natacha Polony n’a jamais nié l’existence d’un génocide
Choquée par ces propos, l’association des rescapés du génocide Ibuka avait alors décidé de porter plainte, en vertu d’une loi de 2017, qui interdit de remettre en cause le génocide au Rwanda, au même titre que celui de la Shoah. Devant le juge en juillet, Natacha Polony a pourtant rappelé qu’elle avait bien affirmé sur France Inter « que le génocide avait bien existé », précisant que cette déclaration « visait les dirigeants », tout en concédant « avoir tenu des propos litigieux ».
Comme le souligne Libération, la journaliste épouse en fait la thèse du « double génocide ». Cette théorie estime que le régime en place a bien massacré son peuple, mais que la rébellion tutsie du Front Patriotique Rwandais (FPR) a également commis des exactions de masse, qui se seraient répétées deux ans plus tard, lorsqu’il aurait franchi la frontière avec le Zaïre pour démanteler les camps de réfugiés où se trouvaient les forces génocidaires. Rares sont, cependant, les médias à accorder du crédit à cette thèse, à l’exception du magazine Marianne, dont Natacha Polony est la directrice de la rédaction.