Jacques Morel qui préface ce livre montre l’auteur Jean Chatain qui découvre et relate les horreurs perpétrées par les milices et les troupes gouvernementales plus enclines à massacrer les Tutsi qu’à affronter les troupes du FPR.
La litanie des charniers, les cadavres qu’il voit charriés par l’Akagera, source du Nil, nous pénètrent d’émotion.
C’est l’exacte réalisation, dit-il, du discours de Léon Mugesera qui en 1992 enjoignait de « couper les têtes des Tutsi et que, par un cours chemin qui est le Nil, ils retournent ainsi chez eux en Abyssinie ».
Les réflexions de l’auteur, face aux cadavres, nous interrogent sur le gouvernement français qui sauve la mise aux tueurs et à leurs commanditaires.
Sous sa plume, une sorte de nouveau « Exterminez toutes ces brutes ! » de Sven Lindqvist s’est écrit en 1994. Au fond de ces récits d’horreurs, Jean Chatain essaie de comprendre la mécanique de « cette machine à tuer son peuple ».