Fiche du document numéro 24817

Num
24817
Date
1036
Amj
Taille
406058
Sur titre
Mathématiques arabes et géographie antique
Titre
La vallée du Nil, de ses sources à son delta [Copie du début du XIème siècle des tables géographiques de Ptolémée, établie par le mathématicien et géographe Al-Khwarizmi deux siècles auparavant]
Lieu cité
Nil
Lieu cité
Fonds d'archives
BNU
Type
Carte géographique, photo aérienne ou satellite
Langue
FR
Citation
Au milieu du deuxième siècle après J.-C., l’astronome et géographe grec d’Alexandrie Claude Ptolémée (90 – ca. 168) compila dans sa Géographie l’essentiel des connaissances géographiques couvrant le monde connu, l’écoumène. C’est par le biais de copies effectuées, entre autres, par des scientifiques arabes, que son œuvre et sa pensée furent par la suite transmises à l’Occident.

Cette copie du début du 11e siècle de Tables géographiques de Ptolémée, établie par le mathématicien et géographe Muhammad Ibn Mūsā al-Khuwārizmī (arabe: محمد بن موسى الخوارزمي) (ca. 780 - ca. 850) deux siècles auparavant, en est une illustration. Originaire de Khiva dans l’actuel Ouzbékistan, fameux pour avoir été l’un des pionniers de l’algèbre (le mot algorithme dérive de son nom), Al-Khwarizmi exerça dans le « bayt al-hikma » – la maison de sagesse à Bagdad (arabe : بيت الحكمة) – sous le règne d’al Ma’mun (arabe : المأمون) appelé aussi Harun al-Rashid (813 à 833).

Le manuscrit dont il s’agit ici est une liste de coordonnées de principales villes et accidents géographiques de la terre, en référence à la Géographie de Ptolémée, mais avec quelques divergences avec son illustre prédécesseur.



Établi sur papier, daté de l’an 1036 (H. 248), il présente la rare particularité de contenir quatre cartes géographiques qui comptent parmi les plus anciennes représentations cartographiques réalisées dans le monde arabe et parmi les plus anciennes cartes connues, toutes origines confondues, pour les secteurs géographiques qu’elles documentent.

Figurent dans ce manuscrit : une île appelée Yäqüt-Djawar, ou « Joyau de saphir », qui est sans doute Ceylan ; en une double page, la vallée du Nil, de ses sources à son delta ; le « grand océan » qui est l’Océan Indien ; la Mer d’Azov, le Lac Méotide (Palus Maeotis) de l’Antiquité.

Ce manuscrit en tous points exceptionnel a appartenu à Wilhelm Spitta (1853 - 1883), orientaliste et bibliothécaire au Caire. Il est entré dans les collections orientales de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg au titre du dépôt du chapitre de Saint-Thomas en 1884.

Sur cette carte, le Nil prend sa source aux Monts de la Lune à droite, représentés par un quartier de lune, et se jette dans la mer Méditerranée à gauche. Les Monts de la Lune se disent en arabe jibal alqamar جبال القمر. Les Comores (qamar) sont les îles de la lune. Les affluents du Nil descendent de ces montagnes et se jettent dans deux lacs qu'on peut interpréter comme le lac Victoria et le lac Albert (ou le Kivu et le Tanganyika), puis se rejoignent dans un petit lac. On reconnaît le confluent avec le Nil blanc. Un triangle sur lequel est écrit Mukattam (Arabe: المقطم) près du delta du Nil représente les pyramides de Gizeh en arabe الجيزة (al-Gizah). Trois traits verticaux à partir de la gauche divisent le cours en provinces. Le trait vertical le plus à droite représente l'équateur, en arabe خط الاستواء

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